Tous, la tête en l’air

Les jeunes avaient tous la tête en l’air pour bien observer le phénomène avec leurs lunettes. Photo : Marc Larouche

Pour une fois, les enseignants de la polyvalente de La Pocatière étaient heureux de voir leurs élèves la tête en l’air. C’est ainsi que le lundi 8 avril dernier, un peu plus de 400 adolescents ont assisté à ce phénomène rarissime qu’est une éclipse totale de Soleil.

« Ce sont des événements très rares. Les jeunes ont été préparés en classe il y a déjà deux semaines, pour leur expliquer le phénomène et les mécanismes derrière tout ça. Nous leur avons aussi présenté les mesures de sécurité, comme le port de lunettes », dit Pierre-Antoine Boulianne, technicien en Travaux pratiques à la polyvalente, aussi fébrile que les jeunes. « Ce sera ma première totale. J’en ai vécu une en 1994, je crois. Mon grand-père m’avait mis un casque de soudure sur la tête. Je m’en souviens encore. »

« Nous avons très hâte, dit Mathilde Goulet, rencontrée avec ses amis avant l’éclipse. Je trouve que les médias ont un peu exagéré dans les avertissements. Ça faisait répétitif. » Sébastien Gingras, lui, était en pays de connaissance, lui qui avait lu Tintin et le temple du Soleil bien avant de savoir qu’il vivrait lui aussi une éclipse solaire.

Éclipse partielle

En fait, l’éclipse observée à La Pocatière était partielle et non totale. Le corridor de la trajectoire qui causait une obscurité totale passait plus au sud. À certains endroits, la précision de l’alignement des deux astres ne pouvait être plus parfaite. Néanmoins, le spectacle était tout de même unique et impressionnant, causant une mi-pénombre assez forte pour que les lampadaires automatiques s’allument.

Marc Chouinard, directeur de la polyvalente de La Pocatière, était heureux que ses élèves vivent cela. « C’est très rare. Les jeunes voulaient la voir. Nous nous sommes assurés que les mesures de sécurité seront suivies, puisque les jeunes sortiront en petits groupes, par niveaux.

Selon le site Éclipse Québec, parce que l’ombre portée par la Lune sur notre planète est petite (100-200 km de diamètre environ), chaque éclipse solaire ne peut être vue que sur une portion minime de notre planète. « Par conséquent, pour un lieu précis sur Terre, les éclipses solaires sont beaucoup plus rares que les éclipses lunaires, alors même qu’elles se produisent aussi fréquemment pour la planète en général », lit-on.

C’est ainsi que de durant un peu plus de 30 minutes, les étudiants se sont succédé pour voir l’éclipse qu’ils ont semblé trouver magnifique. « C’est beau, impressionnant, mais c’est long un peu », commente Sébastien Gingras.

Une éclipse solaire se produit lorsque la Lune passe entre le Soleil et la Terre. Son ombre qui se projette sur notre planète cause l’obscurité. La récente éclipse a été qualifiée par le Cosmodôme de Laval d’événement astronomique du siècle au Québec. C’est dire.

La dernière éclipse totale visible au Québec a eu lieu en 1972. Il faudra attendre en 2105 pour voir la prochaine sur notre territoire. Comme la Lune s’éloigne de la Terre de quatre centimètres par année, les éclipses solaires totales se feront de plus en plus rares. Éclipse Québec estime que la toute dernière éclipse de Soleil se produira dans environ 600 millions d’années. Comme disait ma mère, à ce moment, les os ne nous feront plus mal.

Marc Chouinard. Photo : Marc Larouche
Pierre-Antoine Boulianne. Photo : Marc Larouche