Tramway de Québec : L’optimisme demeure chez Alstom

Usine d’Alstom à La Pocatière. Archives Le Placoteux.

Le tramway de Québec pourrait ne jamais voir le jour, mais l’optimisme demeure chez Alstom. Le président du syndicat des employés de l’usine de La Pocatière estime que la multinationale peut livrer d’autres solutions en mobilité durable, advenant que le projet initial ne se concrétise pas.

Marco Lévesque avait déjà partagé son optimisme à l’égard de l’avenir de l’usine de La Pocatière la semaine dernière, évoquant dans les cartons le contrat du tramway de Toronto qui se terminera en 2024, celui du SkyTrain de Vancouver qui se poursuit, et celui du New Jersey Transit sur le point de débuter.

« On a de l’ouvrage pour le moment. Mon impression, c’est que Québec va seulement être décalé dans le temps », a déclaré le président.

Il rappelle qu’Alstom est le seul fournisseur de matériel roulant au Québec, et que d’autres options peuvent ressortir de l’analyse commandée par le gouvernement du Québec à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) afin de doter la capitale nationale du meilleur service de transport en commun

« Le message qui doit être retenu, c’est que ce soit un train léger, un tramway ou un métro, on a l’expertise pour faire à peu près n’importe quoi », a enchaîné Marco Lévesque.

La Ville de Québec a signé un contrat de 569 M$ avec la multinationale Alstom le 24 avril dernier, afin qu’elle conçoive, fournisse et entretienne le tramway pour une durée de 30 ans. Les 34 rames prévues dans le cadre de ce contrat seraient assemblées à l’usine de La Pocatière.

Avec la CDPQ qui prend maintenant le relais au nom du gouvernement du Québec pour analyser toutes les avenues possibles, Alstom se retrouve pour le moment sur la touche.

« Nous aurons des discussions au cours des prochains jours avec nos partenaires, la Ville de Québec et le gouvernement du Québec, pour évaluer la situation et la suite à propos des orientations annoncées hier [8 novembre] pour le projet », a indiqué Adrien Vernhes, des communications Amériques chez Alstom.

Réactions politiques

Le maire de La Pocatière Vincent Bérubé s’est dit tout de même optimiste; il n’estime pas que le projet soit mort et enterré en raison de l’explosion des coûts et du fait que le gouvernement du Québec ne souhaite pas que la Ville de Québec agisse à titre de maître d’œuvre. Il regrette néanmoins que les délais soient de nouveau prolongés. « Je suis assez certain qu’on va revenir à un projet de transport en commun comme le tramway; les études passées pointaient déjà vers ça. Plus on retarde, et plus ça va coûter cher. » 

Le député de Côte-du-Sud Mathieu Rivest défend pour sa part la décision du gouvernement, qui rappelle que la mobilisation des gens de Québec n’est pas au rendez-vous à l’heure actuelle pour le projet de tramway. Lorsqu’on lui rappelle que son parti souffle sur ce dernier le chaud et le froid depuis des mois, ce qui n’est rien pour stimuler l’enthousiasme, il répond : « Si dans six mois on arrive au même résultat que c’est un tramway qu’il faut faire, bien on aura fait la démonstration que tout a été étudié. » 

Mathieu Rivest est d’avis qu’il y avait trop de lacunes, aux yeux du gouvernement, dans la proposition de la Ville de Québec qui souhaitait agir comme maître d’œuvre, notamment le manque d’expertise — contrairement à la CDPQ, qui a réalisé le Réseau express métropolitain à Montréal. « Donner le feu vert à un projet de 8,4 G$ sans étudier d’autres possibilités n’aurait pas été honnête dans les circonstances. »