Travailleurs étrangers temporaires : Une attente déraisonnable pour une entreprise d’ici

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L’entreprise Les Feuillages du Québec fait appel à des travailleurs étrangers temporaires (TET) depuis 2019, avec une pause due à la pandémie en 2020. Si des délais sont toujours enregistrés, ceux-ci atteignent un niveau inquiétant et inexpliqué cette année.

Tony Ouellet a demandé le renfort de trois travailleurs guatémaltèques cet été. Si la demande était commune, un seul des employés est arrivé, alors que la saison bat son plein.

« C’est toujours lourd, on a même commencé pratiquement une année d’avance. On dit que ça bloque au consulat, mais les délais deviennent de moins en moins raisonnables », dit Tony Ouellet, président de l’entreprise qui est située à Rivière-du-Loup et à Lévis et qui a un pied-à-terre à Saint-Pascal.

Il lui coûte des milliers de dollars pour amener les travailleurs ici, mais l’investissement en vaut la chandelle puisqu’ils lui permettent de répondre dans les délais à d’importants contrats. Cette fois, l’absence de deux des employés sur trois pourrait lui causer des pénalités, car il doit terminer une plantation pour le ministère des Transports au 15 juin près de l’autoroute 85. Comme il manque de bras, il pourrait dépasser ce délai.

L’entrepreneur compte d’ailleurs sur le soutien du député fédéral Bernard Généreux dans ses démarches. Ce dernier a d’ailleurs pris de son temps en chambre pour poser une question en parlant du cas des Feuillages du Québec.

En réponse, le ministre de l’Immigration Sean Fraser a félicité les entrepreneurs qui font venir des TET. Il a dit que le gouvernement avait injecté de l’argent pour accélérer le traitement des demandes, ajoutant que des centaines de milliers de permis avaient été traités, sans répondre spécifiquement au cas de M. Ouellet.

Reste que le temps presse pour Les Feuillages du Québec. Contrairement à d’autres entreprises qui font appel à des immigrants à l’année, sa fenêtre de travail saisonnier est plus courte. Il offre des emplois continuellement, mais il constate que de moins en moins de Québécois sont intéressés par ce travail manuel. Il attend également la venue d’un travailleur français spécialisé et diplômé via un autre programme et souhaite que son arrivée se confirme rapidement.