Un budget « précaire » pour le CISSS du Bas-Saint-Laurent

Le CISSS du Bas-Saint-Laurent a adopté son budget 2022-2023 lors du conseil d’administration de l’organisation tenu le 18 mai dernier. Le manque de main-d’œuvre pour fournir tous les services nuit aux finances de l’organisation.

On compte dans le budget 2022-2023 près de 880 M$ de dépenses pour environ 870 000 M$ de revenus (93 % provenant de subventions). Le déficit que l’on constate est actuellement attribuable à des médicaments très onéreux, dont le financement est actuellement examiné par le Ministère, ce qui fait que le déficit en réalité revient à zéro, mais il n’y a aucun surplus.

« Le ministère demande qu’on isole la dépense (NDLR : des médicaments onéreux), car il y a une inflation importante. Il y a un écart entre le budget et le réel. Le Ministère veut suivre l’évolution des coûts donc on doit l’isoler, les mettre à part et, en cours d’année, le Ministère viendra appuyer au réel le dépassement des coûts », a dit la PDG du CISSS Isabelle Malo.

Main d’œuvre

Le gouvernement demande par ailleurs au CISSS du Bas-Saint-Laurent d’optimiser ses finances pour environ 600 000 $, principalement dans les postes budgétaires de l’assurance-salaire, du temps supplémentaire et de la main-d’œuvre indépendante.

« On a demandé aux directeurs ce qu’il était possible de faire sans toucher l’offre de services. On a regardé la réduction de frais de déplacement, le matériel de bureau, la réduction des coûts d’énergie, des locations et des baux qu’on n’aura pas besoin de renouveler. Le télétravail nous permet de réduire certains baux », ajoute Mme Malo.

Reste que des fonds de 10,4 M$ ont été ajoutés au budget pour payer la main-d’œuvre indépendante, même s’il a été demandé de réduire le taux de recours à cette main-d’œuvre. À ce sujet, la PDG estime qu’il faut être réaliste et prévoir un budget logique également. L’objectif demeure néanmoins de moins faire appel à cette main-d’œuvre qui coûte cher, mais les services doivent aussi être maintenus.

En prévision de l’été, en raison des vacances du personnel, « on est à pied d’œuvre, activement en travaux. On devrait avoir une idée plus juste de notre planification au début de juin. On doit valider l’intérêt de nos travailleurs à faire du temps supplémentaire régulier. On va regarder l’ajustement de certaines activités, exemple au niveau chirurgical, car on veut que les gens prennent des vacances », soutient Mme Malo.

La masse salariale est le plus gros poste de dépenses soit 65 %.

« Le budget montre une certaine précarité, qui prévoit des mesures d’optimisation. Ce ne sera pas facile, mais il nécessitera des suivis rigoureux, avec lesquels le comité de vérification était à l’aise », a pour sa part dit Camil Leblanc du comité de vérification, lors de l’adoption du budget 2022-2023.

Directeur des services professionnels

Par ailleurs, lors du même conseil d’administration, le poste de directeur des services professionnels, vacant depuis 2020, a été scindé en quatre puisque personne ne proposait sa candidature.

Le DSP est responsable de la coordination et de la surveillance de l’activité professionnelle et scientifique. Le poste dans la région était occupé par le Dr Jean-Christophe Carvalho, nommé président-directeur général adjoint il y a deux ans. Son poste était donc occupé par intérim par le Dr Simon Delisle qui a mentionné qu’il voulait réduire sa charge de travail.

« Après moult tentatives pour combler ce poste, on constate que ces postes-là tel qu’ils existent ne suscitent pas l’intérêt, car la charge est lourde », a dit la PDG Isabelle Malo. Il a été décidé de modifier l’organigramme en divisant les tâches entre quatre médecins qui couvriront les différents domaines. Les secteurs est et ouest seront aussi représentés. La modification se fera à coût nul.