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Un ministre libérale en visite à Saint-Cyprien

Le candidat libéral Rémi Massé et le ministre Dominic Leblanc ont rencontré les travailleurs qui fabriquent des pièces pour automobiles qui sont la cible des tarifs américains et des contre-tarifs canadiens. Photo : Marc Larouche

C’est l’usine Moulage sous pression AMT de Saint-Cyprien que l’équipe du candidat libéral Rémi Massé a choisie pour accueillir Dominic LeBlanc, ministre du Commerce international et des Affaires intergouvernementales. L’entreprise, qui fabrique des pièces automobiles dont 80 % sont exportées aux États-Unis, incarne parfaitement l’incertitude créée par les récents tarifs imposés par l’administration Trump. Mais les contre-tarifs canadiens n’épargnent pas non plus les manufacturiers.

« Je voulais que Dominic LeBlanc vienne constater que la réalité de la production automobile ne se limite pas à l’Ontario. Elle se vit aussi en région, au Québec », déclare M. Massé. Pour lui, AMT est l’exemple type d’une entreprise innovante qui subit les contrecoups d’un conflit commercial qui la dépasse. « L’instabilité actuelle nous oblige à agir rapidement, et à mettre en place des mesures pour appuyer des entreprises comme celle-ci », insiste-t-il.

Dominic LeBlanc abonde dans le même sens. « Quand on parle d’automobile, on pense à Windsor ou à Brampton. Mais ici, on a un chef de file technologique, des travailleurs qualifiés, et des produits qui traversent la frontière deux ou trois fois dans le cycle de production. C’est un écosystème intégré qu’il faut protéger. »

Or, les contre-tarifs imposés par le Canada à la suite des décisions états-uniennes ont aussi eu pour effet de faire grimper les coûts d’approvisionnement. « Les compagnies comme AMT doivent acheter leur aluminium aux États-Unis. Avec les contre-tarifs, ils se retrouvent à payer des taxes de 25 % sur ce même métal, ce qui menace leur compétitivité », reconnaît M. LeBlanc. Le gouvernement prévoit des mesures d’allègement rapides, tout en travaillant à une stratégie à moyen terme pour éviter ces effets collatéraux.

L’ombre de Trump

L’ombre du président Trump plane sur ces échanges. « Avec l’administration actuelle, une solution envisagée un mardi peut être caduque le mercredi », résume M. LeBlanc, en évoquant ses discussions fréquentes avec Wilbur Ross, le secrétaire au Commerce des États-Unis. « Il faut du sang-froid. On doit être ferme, défendre nos travailleurs, sans créer davantage d’instabilité ici. »

Dans ce contexte, une entente bilatérale est espérée après l’élection. « Mark Carney et Donald Trump ont discuté au téléphone. Il est prévu que le nouveau premier ministre se rende rapidement à Washington pour négocier un accord commercial plus stable », précise M. LeBlanc. En attendant, Ottawa promet un soutien accru aux entreprises manufacturières canadiennes, notamment par la robotisation, la modernisation des équipements, et des programmes de formation.

« Ce n’est pas parce qu’on est dans un petit village comme Saint-Cyprien qu’on a un petit impact. Ici, ce sont 125 emplois à temps plein, des retombées régionales importantes. On doit investir en région », a martelé M. Massé, qui propose également une plus grande flexibilité de l’assurance-emploi pour traverser cette période de turbulence sans précipiter les travailleurs dans la précarité.

Interrogé sur les préoccupations locales, le candidat libéral cite aussi la pénurie de main-d’œuvre. « La démographie nous pousse à accueillir davantage de travailleurs étrangers temporaires. Ces gens s’intègrent, achètent local, contribuent activement à notre économie. Il faut que nos politiques reflètent cette réalité. »

Quant à la venue éventuelle de Mark Carney dans la région, rien n’est confirmé, mais les deux hommes y croient. « M. Carney parle bien la langue économique, mais il comprend aussi la langue des régions. Il connaît nos enjeux, et on peut lui faire confiance pour les défendre », conclut M. Massé.