Un Projet IMPACT plus magistral, mais pas moins percutant

Les intervenants ont donné rendez-vous aux élèves à l’extérieur de la Salle André-Gagnon. Photo : Maxime Paradis.

On aurait pu entendre une mouche voler. Les cellulaires étaient tous fermés, le Sgt Dave Ouellet en avait fait la demande au début de la présentation. Chaque intervenant a été chaudement applaudi. Le Projet IMPACT a frappé dans le mile une fois de plus, même si la présentation était plus magistrale et n’incluait plus la reconstitution en direct d’une scène d’accident.

Le Projet IMPACT est porté par la Sûreté du Québec et s’adresse aux élèves de cinquième secondaire de la région, à l’approche de la saison des bals des finissants. Ceux présents le 13 avril en avant-midi à la Salle André-Gagnon de La Pocatière provenaient des trois écoles secondaires publiques et privées du Kamouraska.

L’activité consistait en une demi-journée de prévention sur les dangers qui guettent ces jeunes conducteurs s’ils conduisent sous l’effet de l’alcool ou des drogues, s’ils textent au volant, s’ils commettent un excès de vitesse ou s’ils adoptent une conduite dangereuse. Jadis, la reconstitution en direct d’une scène d’accident, au Centre Premier Tech de Rivière-du-Loup, faisait office d’activité de sensibilisation.

Cette fois, une série d’intervenants — policiers de la Sûreté du Québec, paramédic, pompier, préventionniste à la SAAQ, physiothérapeute — se sont succédé sur scène pour expliquer les conséquences diverses à la suite d’un accident de la route. L’ensemble des présentations allaient droit au but et étaient bien adaptées au public cible, des jeunes âgées pour la plupart entre 16 et 17 ans, dont plus de la moitié de la salle possédait déjà ou était en voie d’obtenir son permis de conduire.

Témoignage-choc

Le tout a débuté par une présentation vidéo de cette reconstitution de scène d’accident comme il s’en vivait auparavant au Centre Premier Tech. Malgré le propos sérieux de la présentation et la crédibilité des acteurs en scène, les présentations qui ont suivi, ponctuées de témoignages réels vécus par les différents intervenants invités, ont davantage capté l’imaginaire des jeunes dont l’attention a été maximale malgré le flux d’information qui leur a été communiquée.

Intervenant à la Maison des jeunes Le Dôme de Rivière-du-Loup, Jérémie Ouellet est certainement celui qui a le plus touché les jeunes par son témoignage-choc racontant comment des amis et lui ont été victimes d’un accident mortel, alors que le conducteur — décédé sur le coup après avoir été éjecté du véhicule — et les passagers filaient à plus de 160 km/h en plus d’être sous l’effet du cannabis. Cinq ans plus tard, malgré une réhabilitation admirable, il garde des séquelles encore vives au cou occasionnées par une fracture de la 3e à la 7e vertèbres survenues lors de l’impact.

« La p’tite voix dans ma tête le savait que ce n’était pas bien ce qui se passait, que je devais sortir du véhicule, mais je ne l’ai pas fait. Écoutez-là cette p’tite voix, elle n’est pas juste là pour vous aider à choisir quelle céréale manger le matin », a-t-il dit aux jeunes avec un brin d’humour.

Rétroaction positive

Élève en cinquième secondaire à l’école secondaire Chanoine-Beaudet de Saint-Pascal, Alexandre Morin, à l’image de ses autres confrères et consœurs de classe interrogés au sortir de la présentation, a avoué avoir été particulièrement touché par le témoignage de Jérémie Ouellet, mais avoir aussi apprécié l’ensemble des intervenants présents. « C’était très instructif et ça sensibilise les jeunes, beaucoup plus qu’on ne le pense », a-t-il déclaré.

Le Sgt Dave Ouellet de la Sûreté du Québec à Rivière-du-Loup s’est pour sa part dit très heureux du déroulement de la présentation et de la réceptivité des jeunes. L’approche par petit groupe dans une salle plus petite, malgré l’absence de la reconstitution en direct de la scène d’accident, capterait davantage leur attention.

« La reconstitution était toujours un gros “wow », mais après, quand les intervenants entraient en scène faire leur présentation, à 1200 personnes en même temps au Centre Premier Tech, on en perdait souvent plusieurs sur leurs cellulaires. On n’a pas vécu ça aujourd’hui, l’attention a été de loin supérieure à ce qu’on vivait dans le passé », a-t-il confié.

Le recensement des commentaires de cette année permettra d’ajuster la formule l’an prochain, au besoin. De l’avis du Sgt Ouellet, à la suite de la présentation faite à Rivière-du-Loup, la veille, suivie de celle à La Pocatière, le lendemain, la rétroaction serait jusqu’à maintenant très positive.