Gosseux pour certains, patenteux pour d’autres, c’est sans prétention que Sylvain Ruest de La Pocatière préfère le titre de sculpteur en art populaire. Grand gagnant du concours « Gosse-moi un poster » du Festival Les Gosseux s’exposent, c’est entouré des figurines conçues spécialement pour le festival qu’il nous a raconté son parcours d’artiste, qui a hésité longtemps avant de se dévoiler.
« Gosser », Sylvain Ruest connaît. Tout jeune, il collectionnait les couteaux et créait au gré de son imagination. « Je viens d’une famille créative, où le “fait main” a toujours fait parti du quotidien », expliquait-il.
Toutefois, en vieillissant, il délaissera quelque peu ses couteaux pour mieux renouer avec eux au tournant de la quarantaine. Deux virées en Gaspésie et une autre dans Charlevoix, où il est allé à la rencontre de sculpteurs en art populaire, le pousseront à s’adonner de nouveau à ce passe-temps qui le passionnait, jadis.
Mais c’est une rencontre avec l’artisan Patrick Lavallée de Cacouna qui poussera Sylvain Ruest à s’assumer comme sculpteur en art populaire, en dehors de son atelier. « Il m’a demandé de lui montrer les pièces que j’avais faites. Quand il les a vues, il les a beaucoup appréciées et c’est là que tout a commencé », racontait-il.
Les Gosseux s’exposent
Une autre rencontre, cette fois-ci avec Adrien Levasseur, qui chapeaute le Festival Les Gosseux s’exposent, sera déterminante. « Il a trouvé intéressant ce que je faisais et il m’a suggéré de participer au concours “Gosse-moi un poster.” »
Sylvain soumettra trois pièces aux fins du concours. Parmi elles, une sera retenue, parmi une centaine proposée provenant de partout au Québec, pour figurer sur l’affiche promotionnelle 2017 du Festival Les Gosseux s’exposent. « Je me considère très chanceux d’avoir gagné le concours du poster. D’autant plus qu’il y avait parmi les participants des artisans qui font ça depuis beaucoup plus longtemps que moi », déclarait-il, bien humblement.
Perfectionner son art
Sur le site internet Art populaire au Québec, qui répertorie un grand nombre d’artisans-sculpteurs de la province, on définit l’art populaire comme étant intuitif, spontané, fait à la main par un autodidacte, naïf et unique. Ces critères, ils font partie du travail de Sylvain Ruest qui accorde également une place importante au choix des couleurs sur ses œuvres. « Je suis sérigraphe de métier depuis 20 ans, donc la couleur influence beaucoup le rendu final de mes œuvres », précisait-il.
Influencé également par l’art contemporain, un univers avec lequel il est davantage en contact depuis quelques années, Sylvain Ruest aimerait bien un jour intégrer cette forme d’art au sien. D’ici là, il poursuivra la création d’œuvres susceptibles d’être vues au Festival Les Gosseux s’exposent, les 21 et 22 mai prochains au Domaine Maizerets à Québec.