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Une nouvelle paroisse voit le jour dans L’Islet-Sud

La nouvelle paroisse regroupe les fabriques de sept municipalités. Photo : Diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière

Une page d’histoire s’est récemment écrite dans le diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. En effet, le 31 août dernier, Mgr Pierre Goudreault a présidé, à l’église de Saint-Pamphile, à la célébration d’ouverture de la nouvelle paroisse Notre-Dame-des-Érables-de-L’Islet-Sud, fruit d’un long processus de consultation et de discernement mené au sein de sept communautés catholiques du territoire.

« Les étapes qui ont mené à ce choix ont été franchies avec un grand respect, un regard lucide sur la situation actuelle et une profonde harmonie », souligne Mgr Goudreault.

La nouvelle paroisse regroupe les fabriques de Saint-Pamphile, Saint-Adalbert, Saint-Omer, Saint-Marcel, Sainte-Félicité, Sainte-Perpétue et Saint-Clément de Tourville. Chacune conserve son église et son identité propre, mais elles seront désormais administrées par une seule et même assemblée de fabrique.

À l’issue d’un concours, ce sont les paroissiens qui ont retenu le nom Notre-Dame-des-Érables-de-L’Islet-Sud. Toutefois, les sept églises continueront de porter leur vocable actuel. La nouvelle paroisse fêtera désormais son patronage tous les 31 août, marquant ainsi son anniversaire de fondation.

Une première assemblée élue

Le 19 août dernier, les paroissiens réunis en assemblée générale ont élu les premiers marguilliers : Carole Morneau (Saint-Clément de Tourville) et Yvon Langlois (Saint-Adalbert), élus pour un mandat d’un an ; Christine Bélanger (Sainte-Perpétue) et Marjolaine Bourgault (Saint-Pamphile), pour un mandat de deux ans ; ainsi que Chrystiane Couette (Saint-Marcel) et Nancy Vaillancourt (Sainte-Félicité), pour un mandat de trois ans.

L’abbé Fernado Moreno, déjà actif dans le secteur, a tenu à rappeler aux nouveaux élus l’importance de leur rôle : « Votre présence et votre aide sont précieuses, non seulement pour le bon déroulement de cette célébration, mais aussi pour la vitalité de vos communautés chrétiennes respectives. Vous êtes les pierres vivantes qui construisent, jour après jour, cette Église que nous voulons fraternelle et missionnaire. »

La nouvelle assemblée aura prochainement à choisir sa présidence, qui pourrait provenir de la communauté de Saint-Omer. Pour le diocèse, cette unification représente une manière de renforcer la solidarité, la collaboration et l’entraide dans la mission chrétienne de cette région de L’Islet-Sud.

La paroisse, un pilier de la vie québécoise

Au Québec, la paroisse catholique occupe depuis plus de deux siècles une place centrale dans l’organisation sociale, culturelle et religieuse. Bien plus qu’un simple territoire spirituel, elle a longtemps été le cœur battant de la communauté villageoise.

Sur le plan religieux, la paroisse est la cellule fondamentale de l’Église catholique. Elle regroupe les fidèles d’un secteur sous la responsabilité d’un curé ou d’une équipe pastorale. Chaque paroisse possède son église, autour de laquelle gravitent les activités liturgiques, la catéchèse, et les célébrations des grands sacrements : mariages, baptêmes, funérailles. Son administration matérielle et financière est confiée à une fabrique, dirigée par des marguilliers élus par les paroissiens.

Historiquement, la paroisse a aussi eu un rôle civil et social de premier plan. Avant l’avènement des municipalités, au XIXᵉ siècle, c’est elle qui tenait les registres d’état civil, et qui assumait certaines responsabilités communautaires comme l’aide aux démunis, l’organisation scolaire, ou encore l’entretien des chemins. Dans de nombreux villages, l’église, le presbytère et l’école formaient le noyau autour duquel s’est développé le tissu social et territorial.

Une institution en transformation

Depuis la Révolution tranquille, la pratique religieuse s’est transformée, et le rôle administratif de la paroisse a été repris par l’État. Pourtant, malgré une fréquentation en baisse et le regroupement forcé de nombreuses communautés, la paroisse demeure un repère identitaire et symbolique fort. Elle continue ainsi d’accompagner les grands moments de vie, et de rassembler les citoyens lors d’événements collectifs.

Aujourd’hui, plusieurs paroisses s’unissent pour faire face au manque de ressources et de prêtres, tout en cherchant à maintenir vivante la solidarité communautaire. Comme le démontre la récente création de Notre-Dame-des-Érables-de-l’Islet-Sud, ces regroupements visent à préserver le patrimoine religieux, et à adapter l’Église aux réalités contemporaines.