À l’approche des élections, tous les partis y vont de promesses racoleuses et plus ou moins réalistes : gratuité de la contraception, des parcs et des transports en commun (QS), le prix de l’essence plafonné à 1,60 $ (PQ), gratuité des traversiers et abolition de la taxe de bienvenue (PLQ), les pleins pouvoirs sur l’immigration (CAQ), la « libârté » (PCQ), etc.
Un nouveau mouvement politique (Démocratie et Citoyenneté québécoises), qui s’inspire de l’héritage démocratique de René Lévesque (dont nous fêtons le centenaire cette année), propose une plateforme électorale non partisane fort intéressante qui, plutôt qu’une liste de promesses disparates, dessine un projet politique axé sur les grands défis du Québec actuel. Pour alimenter les débats, en voici l’essentiel.
Solidarité sociale
Premièrement, une sérieuse mise à jour de nos grands réseaux de solidarité sociale s’impose si nous voulons préserver les acquis de la Révolution tranquille : santé, éducation, enfance, famille, aînés, emploi, etc. C’est vrai pour tous les partis et ça fait partie de gestion courante de l’État.
Réformes démocratiques
Ensuite, si nous voulons rétablir la confiance des citoyens envers la démocratie, il faut avoir le courage de procéder à des réformes démocratiques qui vont redonner la parole aux citoyens dans les décisions collectives. Les principales réformes proposées pour y parvenir concernent : le financement des partis politiques et des élections ; un mode de scrutin proportionnel régionalisé ; l’initiative populaire accessible à tous sur tout sujet d’intérêt public avec la signature de 2 % des électeurs ; un vaste chantier de décentralisation des pouvoirs politiques et financiers vers des gouvernements régionaux et locaux imputables ; un Grand Conseil permanent Québec/Premières Nations pour traiter, de nation à nations, de nos problèmes de cohabitation sur le territoire commun du Québec.
Citoyenneté québécoise
Vient ensuite la nécessité de recomposer une véritable citoyenneté québécoise qui sache intégrer la diversité croissante de notre population et les effets de la mondialisation. Cette citoyenneté commune, attestée par une carte de citoyen, devrait s’appuyer sur une solide protection de notre langue et culture commune, une meilleure intégration de l’immigration et une valorisation de l’identité québécoise à tous les niveaux de la vie collective.
Transition écologique
Pour gérer efficacement la transition écologique désormais prioritaire, la plateforme en question insiste sur sa gouvernance transversale et propose à cette fin un cabinet ministériel réduit, composé du premier ministre, des ministres de l’Environnement, de l’Économie et de l’Aménagement du territoire, et assisté d’un conseil d’experts et de citoyens approuvés par l’Assemblée nationale. Ce cabinet réduit aurait la tâche d’assurer la transition écologique dans tous les secteurs de l’action gouvernementale. La plateforme suggère que l’accent soit mis sur le développement de communautés de proximité, en ville comme en campagne, moins dépendantes des énergies fossiles et des exportations et plus autonomes dans leurs pratiques et leur prise en charge de l’environnement.
Une constitution québécoise
Enfin, pour cimenter cette nouvelle démocratie et citoyenneté québécoise, l’écriture d’une première vraie Constitution du Québec par une Assemblée constituante convoquée par l’Assemblée nationale et composée de citoyens libres et représentatifs (donc tirés au sort), apparaît de plus en plus comme un passage obligé pour nous doter des pouvoirs et des structures nécessaires. Il va de soi que cette constitution serait rédigée avec la consultation des citoyens de tout le Québec et soumise pour adoption à un référendum national.
René Lévesque rêvait de replacer le peuple québécois au cœur de la vie politique. Cette plateforme électorale non partisane, qui devrait interpeller tous les partis politiques, en trace le chemin.
Pour prendre connaissance de cette plateforme dans tous ses détails et ses arguments, rendez-vous sur le site web du MDCQ : www.mdcq.org.