Volet randonnée de Techniques équines : Lettre à la directrice de l’ITAQ

Photo : ITAQ.ca

Bonjour Mme Issa,

Je me présente, Vincent Gabriel Kirouac, finissant 2011 de Techniques équines en Randonnée équestre. J’ai lu un article dans lequel j’ai été tout à fait stupéfait d’apprendre que : « Le volet Randonnée équestre fait davantage appel aux notions de performance de l’animal ».

Laissez-moi vous dire que l’ensemble de la communauté équestre du Québec, qui pratique en grande majorité une équitation ludique mettant au premier plan le loisir et la randonnée équestre, ne peut être qu’en désaccord avec vous.

Voyez-vous, comme dans toute discipline sportive, ce qui fait davantage appel aux notions de performance, c’est le milieu de la compétition.

Dans le domaine équestre, qu’on parle de compétition classique ou western, s’il y a un danger de dérapage vers l’abus de l’animal et l’utilisation de ce dernier comme outil de réussite, c’est bien dans le domaine de la compétition!

Comprenez-moi bien, je n’ai pas la prétention de vous demander de rétablir le volet de Randonnée ou non… Néanmoins, j’ai le devoir, en tant que professionnel de mon domaine, de vous demander de vous rétracter sur les termes que vous avez dits publiquement au sujet de la randonnée équestre.

Parler ainsi ne fait que mettre de l’avant une déconnexion réelle avec le milieu équestre québécois. La vaste majorité des propriétaires de chevaux au Québec, et des gens qui pratiquent l’équitation, le fait de manière non compétitive, dans un contexte ludique et de loisir, en respect de leur animal. En d’autres mots, les cavaliers et les entraîneurs de notre province pratiquent une équitation de randonnée en grande majorité. Ce type d’équitation en est un qui ne pousse aucunement vers une performance extrême de l’animal. Au contraire, le cavalier recherche plutôt un état de collaboration, d’union et de compréhension avec son cheval, et ce, afin de pratiquer un loisir enrichissant et parfois même thérapeutique.

Voyez-vous, dans l’équitation de randonnée, les compromis que le cavalier doit faire pour son cheval sont indéniables. Pour désensibiliser un cheval à partir seul en forêt, ou encore à ne pas craindre les voitures ou les animaux sauvages qu’on peut croiser en sentier, il faut faire appel à une relation de confiance avec son cheval. Une telle relation ne pourra jamais s’acquérir en poussant l’animal à une performance quelconque. Cela ne se fait qu’en entraînant et le mental, et le physique du cheval dans une relation avec son cavalier qui doit être équilibrée et sereine.

Dans le but de rétablir une transparence saine, et aussi de rectifier les faits quant à l’intégrité du loisir qu’est la randonnée équestre, je vous invite à communiquer un erratum aux médias qui ont publié vos paroles. Vous pourrez donner les véritables raisons qui poussent l’ITAQ à fermer un volet de ses Techniques équines, mais que cela se fasse sans entacher la communauté équestre du Québec.

Aussi, je vous invite à vous documenter davantage auprès d’experts dans le domaine de l’équitation de loisir avant d’en reparler en tant que directrice générale de l’ITAQ. La vraisemblance de la déconnexion indéniable entre votre citation et la réalité du milieu ne peut que mettre à mal la réputation de l’institution auprès du public.

Vincent Gabriel Kirouak, Montpellier