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72 % des Québécois pensent qu’il y a du gaspillage

L’extérieur du parlement de Québec. Photo Archives Le Placoteux

Le Parti conservateur du Québec a récemment commandé un sondage Pallas sur la taille de la fonction publique et les dépenses publiques. Un constat sans équivoque en ressort, puisque 68 % des Québécois interrogés estiment qu’ils paient trop d’impôts par rapport à la qualité des services publics obtenus, et 72 % pensent qu’il y a du gaspillage dans les dépenses de l’État.

De plus, 63 % des Québécois seraient favorables à un examen complet de l’ensemble des programmes et des dépenses du gouvernement du Québec et des sociétés d’État pour éliminer les gaspillages et les dépenses inutiles, contre seulement 23 % qui s’y opposent. Enfin, 54 % des Québécois seraient favorables à une réduction de la taille de la fonction publique au Québec, contre seulement 32 % en défaveur.

Pas surpris, mais…

Que ça soit le scandale de la SAAQCliq, une plateforme qui a coûté 1,1 milliard de dollars — soit l’équivalent de la construction de trois centres Vidéotron — pour l’obtention d’un canard boiteux ; le REM, dont les retards, pannes et dépassements de coûts exaspèrent ; Northvolt qui représente un gouffre financier de centaines de millions de dollars du public ; Taiga Motors, Lion électrique, Le Panier bleu et j’en passe, les fiascos du gouvernement du Québec sont légion, et frappent l’inconscient collectif, surtout en période inflationniste, où tout est plus dispendieux, avec en sus un déficit de 11 milliards de dollars.

Un DOGE québécois ?

Bien que la commission pour l’efficacité gouvernementale (DOGE) dirigée par Elon Musk aux États-Unis soit jugée non conforme à la constitution, il reste malgré tout que les enquêtes menées par cette commission ont mis en lumière plusieurs dépenses particulièrement suspectes. Parmi les exemples les plus marquants figurent les 72 milliards de dollars en prestations de sécurité sociale injustifiées, les 4700 milliards de bons du Trésor quasi impossibles à retracer, 1,2 milliard de dollars envoyés par l’USAID à des destinataires anonymes, ainsi que 101 millions de dollars alloués à des formations en Diversité, Équité et Inclusion, pour ne citer que ceux-ci.

Sans prendre la même direction, le Parti conservateur du Québec propose de rebaptiser le Conseil du trésor en Conseil du trésor et de l’efficacité gouvernementale, afin d’élargir son mandat pour mieux pour répondre à la volonté populaire des Québécois d’améliorer l’efficacité gouvernementale. Ce Conseil aurait comme mandat de réviser les programmes des différents ministères pour rationaliser l’appareil étatique, et d’éliminer le gaspillage tout en réduisant intelligemment la taille de l’État.

Repenser l’État québécois

Qu’on le veuille ou non, il est clair qu’un tel exercice aura lieu tôt ou tard au Québec, et plus vite il arrivera, mieux ce sera. Vous le voyez comme moi, les maisons ne sont plus abordables, les loyers augmentent année après année, le prix des denrées alimentaires a considérablement augmenté. En somme, la classe moyenne s’appauvrit à grande vitesse, au moment même où nos gouvernements dépensent sans compter, et en ayant par-dessus le marché des menaces tarifaires de la part de nos voisins américains. On ne peut plus vivre au-delà de nos de moyens, il faut agir.

La social-démocratie, ou l’État providence, peut fonctionner dans une certaine mesure si l’interventionnisme économique du gouvernement est ciblé et très limité, et si la gestion des fonds publics est efficace, avec une bureaucratie contrôlée. Au Québec, présentement, ce n’est visiblement pas le cas, car l’appareil bureaucratique est hors de contrôle, la gestion des fonds publics est désastreuse, et les interventions économiques du gouvernement Legault sont une catastrophe… Dans chaque régime où le gouvernement intervient de façon régulière, la corruption finit toujours par s’installer. Et si elle n’est pas limitée, bien, en bon québécois, « la chaîne débarque » !

Mes amis, si nous voulons garder un minimum de filet social, nous devrons collectivement et rapidement agir afin de nous doter d’un appareil gouvernemental efficace. Et pour ce faire, nous devrons abandonner certains acquis et faire le ménage de notre cour… Oui, nous devons remettre en question l’entièreté des dépenses de l’État, car dans la situation dans laquelle nous sommes collectivement, il n’y a désormais plus de vaches sacrées…

Oublions un instant Donald Trump, et au lieu d’aller marcher contre lui dans diverses villes du Québec, concentrons-nous d’abord sur nos défis internes, car Dieu sait qu’ils sont nombreux. Un coup de barre doit être donné afin de garantir à nos descendants une nation plus efficace, où la créativité, l’entrepreneuriat, l’efficacité et l’action, mais aussi la solidarité et la responsabilité individuelle seront nos instruments de travail.  Il faut se remettre à rêver grand, et sortir collectivement de cette torpeur dans laquelle nous nous sommes embourbés depuis déjà trop longtemps. Cessons d’être des victimes et relevons ce défi ! De toute manière, nous y serons malheureusement bientôt contraints…

« Sur ce qui nous arrive, il ne faut que blâmer soi-même. Oui, c’est désagréable ! », disait naguère Félix Leclerc.