Les Cégeps de régions ne veulent pas être oubliés

Marie-Claude Deschênes.

À la suite de l’annonce de nouvelles places dans les Cégeps de Montréal, les Cégeps de régions, dont celui de La Pocatière, ont voulu rappeler à la ministre l’importance de bonifier et de diversifier leurs offres de programmes de formation et d’améliorer leurs infrastructures.

L’augmentation de 21 814 places supplémentaires dans le réseau francophone de la grande région de Montréal était attendue et a beaucoup de sens, indiquait Marie-Claude Deschênes, directrice générale du Cégep de La Pocatière et porte-parole du Regroupement des cégeps de régions. Leurs établissements débordent.

Toutefois, elle saisit la balle au bond pour rappeler qu’il faut des gains pour les 12 Cégeps qu’elle représente. Ceux-ci n’ont pas besoin de places supplémentaires — il y a actuellement 16 000 étudiants pour 25 000 places —, mais d’une offre de formations pour attirer et retenir, de rénovations, entre autres des résidences étudiantes, et d’un programme de mobilité interrégionale efficace.

« On a 9000 belles places disponibles. Plus notre carte de programmes va être diversifiée et de qualité, plus il y a de chances qu’on puisse attirer des jeunes et les retenir aussi », a dit Marie-Claude Deschênes. 

Dans son annonce pour Montréal, la ministre de l’Enseignement supérieur Danielle McCann a précisé que « cette démarche s’étendra au-delà des établissements de la grande région de Montréal : l’ensemble des cégeps seront prochainement rencontrés afin de discuter de leurs enjeux liés à la fréquentation scolaire, mais également de leurs besoins en termes d’attractivité et de recrutement ». C’est de bon augure, mais il faudra accélérer le processus, estime-t-on.

« On a des discussions avec le ministère depuis novembre. On n’a pas à ce jour des gains significatifs. C’est ce qu’on souhaitait lui rappeler (NDLR : à la ministre). Le rehaussement des devis de Montréal est une étape, mais on s’attend à ce que les travaux se poursuivent et qu’il y aura des annonces conséquentes pour nous », a ajouté Mme Deschênes.

Mobilité

Comme les Cégeps de la grande ville débordent, ceux des régions aimeraient un programme de mobilité plus fort, impliquant un soutien financier et une campagne nationale pour rappeler aux étudiants qui souhaitent faire le saut qu’il n’est pas si dispendieux d’étudier ailleurs qu’en centres urbains.

« On est convaincus que dans les régions plus populeuses, il y a des gens qui auraient envie de pouvoir venir étudier dans des régions comme les nôtres. Avec un programme de mobilité puissant et intéressant en termes financiers pour les jeunes, qui est conséquent, récurrent et avec une promotion nationale, on pourrait attirer des étudiants », mentionne la directrice.

On rappelle aussi que les régions du Québec étant particulièrement touchées par la pénurie de main-d’œuvre, les formations de grande qualité offertes par les cégeps représentent des solutions prometteuses pour contrer cet enjeu. L’implication des cégeps est d’ailleurs reconnue dans le travail de concertation des acteurs socio-économiques des régions qui visent à s’unir pour répondre aux besoins des entreprises.