Petite ville de l’État du Massachusetts, Salem est connue pour ses légendes de sorcières qui nourrissent encore l’imaginaire des Nord-Américains. On oublie toutefois que cette communauté a accueilli de nombreux Canadiens français.
Entre 1840 et 1930, près d’un million de Canadiens émigrent aux États-Unis. Durant cette période, 2184 familles quittent le comté de Kamouraska pour les États-Unis. Dans L’Islet, l’émigration touche 1306 familles. Comme les terres sont toutes occupées, plusieurs n’ont pas le choix de se rendre en Nouvelle-Angleterre pour gagner leur vie.
Souvent attirés par des recruteurs, les Canadiens français contribuent à implanter un véritable quartier franco-américain à Salem. Ce secteur est connu aujourd’hui sous le nom de Longue Pointe et il est inscrit au Registre national des lieux historiques des États-Unis en raison de ses composantes culturelles canadiennes-françaises. Parmi ceux qui sont restés dans les années 1920 on peut en mentionner quelques-uns établis à la paroisse Sainte-Anne (Salem). Natif de Saint-Aubert, Augustin Chouinard y exploite une épicerie. Né à Kamouraska, Joseph Dubé travaille comme boulanger. Provenant de Rivière-Ouelle, Napoléon Lévesque arrive dans la paroisse vers 1882, fonde une famille avec Lazarine Pelletier et réussit à gagner sa vie comme entrepreneur de pompes funèbres et embaumeur. Il devient une figure importante au sein de la communauté franco-américaine de Salem.
La petite ville de Nashua compte également une communauté canadienne-française. Parti de Saint-Roch-des-Aulnaies vers 1880, Augustin Gamache travaille pour un temps à Salem. Il épouse Vivienne Dubé qui lui donne un fils, mais décide de revenir sur la Côte-du-Sud pour résider à Saint-Jean-Port-Joli. Né à Salem le 18 janvier 1882, son fils Joseph préfère rester aux États-Unis et s’établir à Nashua au New Hampshire. Dans les années 1930, près de la moitié de la population de cette ville est d’origine canadienne-française. Aujourd’hui, 10% des habitants de Nashua parlent le français.