Faire de l’agriculture sur des sols peu fertiles constitue un problème au XIXe siècle. Les colons qui se sont établis sur le piémont des Appalaches en savent quelque chose. C’est le cas à Saint-Onésime.
Le 22 novembre 1802, Mathew O’Mara (O’Maara) se fait concéder 1200 acres de terres dans le canton Ixworth. Comme plusieurs Britanniques, il aurait reçu ses terres du lieutenant-gouverneur de la province du Bas-Canada Robert Shore Milnes, et ce, pour ses loyaux services envers la Couronne. Il ne tarde pas y faire des défrichements. Mais le projet est ardu, car il n’y a aucun chemin sur ce territoire. La même année, il demande au grande-voyer du district de Québec de construire une route conduisant jusqu’à sa concession. Une quinzaine d’autres le rejoignent en 1815.
En 1831, le canton d’Ixworth comprend une population de 96 personnes. On y trouve entre autres les familles de Stanislas Ouellet, de Paschal Lévesque et de Pierre Émond. Les chefs de famille exploitent une ferme familiale et pour combler leurs besoins l’hiver, ils se tournent vers le commerce de bois de chauffage. Les possibilités d’expansion agricole sont donc limitées à l’époque, car le canton possède plusieurs zones marécageuses. Durant les années 1840, deux petits chantiers forestiers sont utilisés par les habitants du canton.
Sur le plan religieux, la partie habitée du canton est desservie par un vicaire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière à partir de 1857. La paroisse de Saint-Onésime qui lui succède est officiellement érigée en 1858. Dans les décennies suivantes toutefois, la population de la paroisse augmente de façon importante à la faveur de l’industrie forestière. Dans les années 1850, le marchand de bois de Saint-Pacôme Charles King possède des droits de coupes dans presque tout le canton. En 1871, Saint-Onésime compte trois scieries. Bref, la complémentarité des activités agricoles et forestières a permis à plusieurs familles de jeter les bases de cette municipalité.