Le 18 décembre 1890, c’est la catastrophe. Un déraillement ferroviaire frappe de plein fouet un secteur résidentiel de Saint-Joseph-de-Lévis. Et parmi les victimes, on y trouve des habitants de la Côte-du-Sud.
Ayant quitté Halifax pour Lévis, le train de la compagnie Intercolonial emprunte la « courbe de Lauzon » comme d’habitude. À 11 h 50 du matin, tout porte à croire qu’une défaillance technique a provoqué un déraillement spectaculaire à l’angle des rues Bourassa et Saint-Joseph. Sous le choc, les résidents de Saint-Joseph constatent l’ampleur de la tragédie. Une quarantaine de blessés réussissent à sortir des wagons. Parmi eux, le marchand de Saint-Denis Stanislas Dionne. Mais il y a des morts. Le bilan fait état de huit décès.
Parmi les victimes, on y trouve des habitants de Kamouraska. Dans ce petit village tranquille de la Côte-du-Sud, c’est la consternation. On découvre que le député du comté Alexis Dessaint, le préfet du comté Joseph-Phydime Blais et Michel Lebel ont perdu la vie. Le jeune cultivateur de Saint-Pacôme François Gauvin fait également partie des victimes.
Le 22 décembre suivant, la population de Kamouraska, en deuil, assiste à un cortège peu habituel qui s’ébranle à partir de trois résidences de la paroisse. Les quotidiens nous apprennent que le député Charles Langelier et son frère, l’avocat François, de même que Charles-Alphonse-Pantaléon Pelletier, orateur du Sénat et natif de Rivière-Ouelle, se joignent au cortège d’Alexis Dessaint. Les funérailles du député sont imposantes. Des notables et des hommes politiques de la région et des villes de Fraserville, Lévis, Québec et Montréal assistent aux obsèques du député. Mentionnons qu’avant sa mort, Alexis Dessaint était député libéral dans la circonscription fédérale de Kamouraska. Celles de Joseph-Phydime Blais ont lieu le lendemain et les funérailles de Michel Lebel le 30 décembre.
Je remercie Vincent Couture, vice-président de la Société d’histoire de Lévis de m’avoir fourni des détails sur cet événement.