L’échantillon est mince, mais la Ville de La Pocatière aurait visiblement remporté son pari. Le projet de réaménagement de la 4e avenue Painchaud dévoilé il y a de ça près d’un mois répondrait aux attentes des citoyens avec une forte majorité qui se serait exprimée en faveur de la proposition.
Selon des informations obtenues par Le Placoteux, environ une soixantaine de personnes auraient participé à la démarche de consultation en ligne. Si des suggestions d’amélioration ont été proposées à travers les différents commentaires, souvent en lien avec la question de l’enfouissement des fils électriques, un faible échantillon — environ 10 % — s’opposerait à l’ensemble de la proposition, qui inclut entre autres un sens unique, la disparition de certains stationnements et l’aménagement de trottoirs beaucoup plus larges de chaque côté de la rue. La consultation prend fin le 12 avril.
« Pour les fils électriques, les enfouir rallonge bien sûr le temps de réalisation du projet, en plus de repousser aussi le début des travaux. Mais tout n’est pas joué, on est à s’informer sur d’autres possibilités, comme alimenter les bâtiments en électricité par l’arrière ou les brancher sur les réseaux des rues perpendiculaires à la 4e avenue », a mentionné le maire Vincent Bérubé.
La question de l’enfouissement des fils électriques a aussi fait l’objet d’une critique par trois commerçants de la 4e avenue Painchaud et de la 1re rue Poiré qui ont fait parvenir cette semaine une lettre ouverte dans laquelle il est déploré ne pas l’envisager alors que le projet est présenté comme en étant un d’embellissement. Comme le projet actuel propose davantage de verdure sur la rue, notamment par la plantation d’arbres, ils remettent en question la pertinence d’en ajouter si ceux-ci doivent constamment être émondés afin d’éviter qu’ils ne soient une nuisance.
Autres critiques
Ces mêmes commerçants ont aussi critiqué la disparition de certains stationnements sur la rue qui passeraient, selon leur décompte, de 43 à 31. Précisons toutefois que la Ville aurait démontré de l’intérêt à « municipaliser » le stationnement de la cathédrale, à l’extrémité ouest de la rue, dans l’optique de pallier la disparition des espaces sur la 4e avenue et de l’aménager en continuité avec la trame urbaine suggérée.
« Pour les préoccupations entourant les livraisons, avec une rue à sens unique et des trottoirs bas qui vont permettre aux camions de bien embarquer sur l’accotement, on est plutôt d’avis que le tout sera beaucoup plus accommodant et que la fluidité de la circulation sera davantage au rendez-vous de cette façon », rétorque Vincent Bérubé.
D’autres critiques auraient cette fois été formulées par le Service de sécurité incendie concernant le sens unique et des préoccupations existeraient aussi quant au déneigement futur de l’artère. Dans ces deux cas, Vincent Bérubé précise que la Ville en a toujours été consciente et qu’elle est actuellement en mode solutions.
« Est-ce que ces deux enjeux à eux seuls vont faire qu’on ne peut pas faire ce projet ? Si un entrepreneur s’arrêtait à la première embûche, il n’irait pas loin », s’est exclamé le maire, lui-même propriétaire d’une entreprise.
Échéancier
Le maire de La Pocatière a avoué que la Ville travaillait pour que le projet se réalise à l’été 2023, mais qu’il était plus réaliste d’envisager 2024, voire 2025. Le travail préliminaire actuel devrait aussi permettre d’appliquer sur des programmes de subventions gouvernementales lorsque ceux-ci seront dévoilés, diminuant ainsi la facture qui devra être absorbée par les citoyens de la ville.
« Personnellement, je ne suis pas d’avis que ce projet de réaménagement doit faire l’objet d’une taxe de secteur, mais il est encore trop tôt pour dire comment les coûts du projet seront ventilés », poursuit-il.
Il serait également prévu de soutenir les commerçants de la 4e avenue durant les travaux, mais là encore, rien n’aurait encore été statué de ce côté. Vincent Bérubé rappelle que l’ensemble du projet de revitalisation serait estimé entre 3 et 4 M$, mais qu’il ne serait pas surpris que la facture totale, à terme, soit beaucoup plus élevée.