Chauves-souris : Un guide de bonnes pratiques fabriqué dans le Bas-Saint-Laurent

Photo : Frédérick Lelièvre, MFFP.

Le Conseil régional de l’environnement (CRE) du Bas-Saint-Laurent a obtenu du financement pour élaborer un guide de bonnes pratiques pour la conservation des chauves-souris, devant aider les municipalités et les entreprises en arboriculture (élagage par exemple) dans leurs décisions.

Ce guide servira à l’ensemble de la province. Mentionnons d’abord que les chauves-souris d’Amérique du Nord font face à une maladie depuis quelques années, le syndrome du museau blanc, ce qui menace la survie de plusieurs populations chez plusieurs espèces.  Cette situation est déplorable, entre autres parce que leur présence est associée à la diminution importante des populations d’insectes nuisibles.

Pour favoriser la présence des chauves-souris au Québec, des biologistes du CRE élaboreront un guide des bonnes pratiques en arboriculture, un modèle de devis technique et réaliseront des sites de démonstration, destinés aux intervenants et aux municipalités, afin de promouvoir et appliquer des outils d’aide à la décision pour conserver les habitats des chauves-souris.

« Ce sont des séries d’actions qui ne sont pas très compliquées. Ce peut être, par exemple, d’éviter d’enlever certains arbres, comme les arbres morts où les chauves-souris s’installent, et de trouver une alternative à la coupe. On explique aussi comment identifier leur présence », dit la biologiste responsable du projet Marie-Hélène Ouellet D’Amours.

Le modèle de devis technique qui sera fourni aux municipalités aidera les fonctionnaires à encadrer les travaux confiés aux entrepreneurs dans un souci de respecter l’habitat de la chauve-souris.

« La chauve-souris est un pesticide naturel », résume Mme Ouellet D’Amours, ajoutant que les chauves-souris sont un élément irremplaçable de la biodiversité. Selon une étude américaine, le déclin des populations de chauves-souris causé par le syndrome du museau blanc pourrait avoir entraîné des pertes agricoles estimées à plus de 3,7 G$ par année.

L’ultime phase du projet estimé à 77 000 $, subventionné à la hauteur de 49 000 $ par Hydro-Québec et la Fondation de la faune, consiste en des sites où l’on retrouverait des panneaux d’interprétation devant des arbres qui permettront de démontrer pourquoi il faut les garder.

Selon la biologiste, quelques signes encourageants sont remarqués concernant la maladie qui décime les chauves-souris. « On se rend compte que certaines populations sont résilientes », conclut-elle, ajoutant du même souffle que le rétablissement pourrait prendre un certain temps puisque les chauves-souris n’ont pas plusieurs petits par année.