Médecine vétérinaire : L’UPA du Bas-Saint-Laurent appelle à laisser la poussière retomber

Photo : Sunnie-Lee Davison (Unsplash.com)

Le débat a pris l’allure d’une chicane entre l’est et l’ouest du Bas-Saint-Laurent. Le gouvernement a tranché cette semaine et il a décidé d’aller de l’avant avec le déploiement du programme de médecine vétérinaire décentralisé à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) plutôt qu’à La Pocatière. Un mois après le début de ce débat, le président de l’UPA du Bas-Saint-Laurent Gilbert Marquis appelle à laisser la poussière retomber.

Est ou ouest, Gilbert Marquis n’a pas de parti pris, même s’il reconnaît habiter à une vingtaine de minutes de Rimouski. Alors que sa région s’est déchirée dans les dernières semaines pour savoir qui, entre Rimouski et La Pocatière, devait accueillir le programme de médecine vétérinaire décentralisé travaillé par l’Université de Montréal (UdeM) et l’UQAR, le président de l’UPA du Bas-Saint-Laurent a choisi le camp de la finalité.

« Pour moi, ce qui compte, c’est le résultat final : avoir des médecins vétérinaires pour de gros animaux, alors que le manque est flagrant. Là encore, je trouve que ça ne va pas assez vite, car on parle d’une première cohorte en 2024 qui graduerait cinq ans plus tard en 2029 », explique-t-il.

Pourtant, quelques jours avant cette annonce, la présidente du Syndicat de l’UPA de Kamouraska Mylène Bourque interpellait le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation André Lamontagne et la ministre de l’Enseignement supérieur Danielle McCann à considérer l’ITAQ de La Pocatière et ses installations actuelles pour la création de cette Faculté. Elle évoquait justement que les infrastructures déjà en place permettraient de former davantage de médecins vétérinaires et de raccourcir les délais de sortie d’une première cohorte sur le territoire.

« Je suis président pour l’ensemble du Bas-Saint-Laurent. J’ai parlé avec le ministre Lamontagne et il ne comprend pas la sortie tardive des élus du Kamouraska dans ce dossier. Ce qu’il m’a demandé, c’est de parler à mon monde et de le mobiliser pour aller chercher la 4e année de stage à La Pocatière, au lieu de Saint-Hyacinthe, car il est ouvert à cette idée. Mais là, au moment où on se parle, il est un peu tôt. Il faut laisser la poussière retomber », a déclaré Gilbert Marquis.

Le PM interpellé

Avant même que le programme ne soit confirmé par les deux ministres à Rimouski le 24 mai, André Lamontagne a fait parvenir une missive aux élus de Kamouraska-L’Islet dans laquelle il annonçait sa venue en ce sens en compagnie de sa collègue Danielle McCann. Il ajoutait qu’il lui ferait « plaisir de répondre à [leurs] questions additionnelles en marge de l’annonce ». Quelques jours plus tard et malgré un passage inévitable par La Pocatière pour se rendre à Rimouski, les élus attendent toujours ce rendez-vous.

Ainsi, devant des demandes répétées de rencontre avec le ministre de l’Agriculture et invitant ce dernier à considérer le choix de La Pocatière pour ce Pavillon de médecine vétérinaire, les élus de Kamouraska-L’Islet se tournent maintenant vers le premier ministre François Legault. Ils souhaitent toujours obtenir des réponses à leurs questions, notamment ce qui est ressorti de l’étude d’opportunité réalisée au coût de 627 946 $ et financée par son gouvernement.

« Comme il est question d’un investissement majeur de fonds public, il est impératif que le site d’implantation de cette importante infrastructure d’enseignement soit analysé dans son ensemble et prenne en compte l’option La Pocatière. Le premier ministre doit, à tout le moins, fournir des explications, aux élus et à la population, concernant ces investissements de plusieurs dizaines de millions de dollars de fonds publics », a indiqué Vincent Bérubé, par voie de communiqué.