Il a rejoint Adélard Godbout et l’abbé Maurice Proulx. Louis-de-Gonzague Fortin, journaliste, imprimeur et avant cela professeur à l’école supérieure d’agriculture de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, a désormais sa plaque commémorative devant l’ITAQ, campus de La Pocatière, où des hommages similaires ont été rendus par le passé à ses deux amis jadis premier ministre du Québec et cinéaste.
Le « trio » est complet, a reconnu Marie-Josée Lettre, présidente de la Société d’histoire et de généalogie de la Côte-du-Sud. Personnage marquant dans l’histoire de la première école d’agriculture au Canada, Louis-de-Gonzague Fortin donnait son nom à l’auditorium de l’ITAQ, campus de La Pocatière depuis les années 1980, mais rien ne rappelait son existence ni son apport à la région et au Québec à l’extérieur du bâtiment où il a passé 42 ans de sa vie à enseigner la zootechnie.
« L’idée de rendre un hommage comme il se doit à Louis-de-Gonzague Fortin remonte à la fin 2018, début 2019. Comme autre chose, la pandémie nous a un peu ralentis, mais c’est maintenant chose faite. On remercie l’ITAQ de nous permettre aujourd’hui d’inaugurer cette plaque commémorative », a indiqué la présidente.
Cette plaque a été installée devant des représentants de la famille de M. Fortin le 3 novembre en après-midi, aux côtés d’un buste en hommage à Adélard Godbout et d’une pierre commémorative en l’honneur de Maurice Proulx. Elle relate brièvement les plus grandes réalisations de l’homme né en 1894 à Saint-Fabien-de-Rimouski, comme la relance du journal La Gazette des campagnes et la fondation de l’entreprise familiale Fortin et Fils imprimeurs en 1941, sa présidence à la tête de la Corporation des agronomes de la province de Québec de 1955 à 1957, et son rôle comme professeur titulaire ayant la charge d’organiser une chaire de journalisme agricole à la Faculté d’agriculture de l’Université Laval, alors à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, de 1957 à sa mort en 1959. Il était aussi détenteur de l’Ordre du Mérite agricole qui lui a été décerné en 1943, et récipiendaire du Mérite diocésain en 1959.
Son petit-fils, André Fortin, avait 11 ans lorsque Louis-de-Gonzague Fortin est décédé. Il est celui qui a collaboré étroitement avec la Société d’histoire et de généalogie de la Côte-du-Sud pour réaliser cette plaque commémorative, en plus de travailler à la journée d’histoire régionale tenue le 25 septembre dernier, et qui était consacrée à la vie et à l’œuvre de son grand-père. « C’est un bel honneur pour notre famille. On le connaissait comme homme, mais peu comme professeur ici à l’école d’agriculture (ITAQ). Avec tout le travail qu’il a fait, il mérite pour beaucoup cette plaque », a-t-il déclaré.
Un an et demi de travail a été nécessaire à André Fortin pour colliger toute l’information nécessaire et pertinente à partager sur son grand-père pour la journée d’histoire régionale et pour la plaque commémorative. Il a fait ce travail en fouillant principalement dans le fonds d’archives à son nom aux Archives de la Côte-du-Sud, qui a hérité de l’ensemble des documents personnels de Louis-de-Gonzague Fortin il y a de ça plusieurs années. Des lettres circulaires en cinq copies envoyées aux membres de sa famille aux quatre coins du Québec, qui doivent totaliser plus de 1000 pages de lecture et qui témoignaient des principaux événements survenus dans la région entre 1939 et 1959, se sont avérées être une source d’information inouïe qui a grandement aidé à dresser le portrait de l’homme.
« C’était quelqu’un qui écrivait énormément de textes pour l’école d’agriculture. Il était l’écrivain bagarreur, celui qui n’avait pas peur de dire les choses, et qui comprenait qu’on ne pouvait faire d’omelette sans casser les œufs. Il voulait faire progresser les choses au chapitre de l’enseignement agricole, et il s’est servi énormément de sa plume pour faire progresser cette institution-là [école d’agriculture] », a ajouté André Fortin.
Tous les documents de Louis-de-Gonzague Fortin peuvent être consultés aux Archives de la Côte-du-Sud. Un numéro spécial de la revue historique Le Javelier, prévu prochainement, sera entièrement consacré au personnage à travers un article traitant de la journée d’histoire régionale, et un autre sous la plume du journaliste et écrivain Maurice Gagnon.