La Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) et l’ensemble de ses 13 syndicats régionaux dévoilent 19 revendications pour que des réformes majeures viennent appuyer rapidement la prochaine génération d’agricultrices et d’agriculteurs d’ici.
L’Association de la relève agricole du Bas-Saint-Laurent est fière d’avoir participé à cette plateforme, et joint sa voix à l’ensemble des relèves de partout au Québec pour rappeler que l’autonomie alimentaire doit devenir une priorité au Québec. Pour y arriver, il est essentiel de soutenir la relève agricole de toutes les régions.
« Alors que l’on parle de plus en plus d’autonomie alimentaire, de changements climatiques et de l’augmentation du prix des terres, on oublie que derrière tout ça, il y a des humains qui cultivent la terre. Devant ces défis, les relèves agricoles sont en première ligne. On encourage l’ensemble des partenaires, des villes, des MRC et des gouvernements à intégrer le mouvement, et à appuyer les relèves dans leurs demandes », a dit Sophie Lévesque, présidente de la relève agricole du Bas-Saint-Laurent.
Les revendications de la FRAQ, qui sont rassemblées au sein d’une plateforme, sont le fruit d’un travail historique de collaboration entre des jeunes de la relève et des spécialistes indépendants. Elle cumule non seulement les demandes présentées lors des congrès nationaux de l’organisation, mais est également le résultat de consultations tenues auprès des 8000 jeunes établis en agriculture partout sur le territoire québécois, dont 9 % sont établis au Bas-Saint-Laurent. Par exemple, afin de favoriser la transmission des actifs à la prochaine génération d’agriculteurs et d’agricultrices, la relève propose de créer un incitatif fiscal sous forme de crédit d’impôt lors de la vente d’une terre agricole lorsque la personne qui l’acquiert a moins de 40 ans et détient une formation adéquate.
La hausse spectaculaire du prix des intrants agricoles et des taux d’intérêt affecte dramatiquement les liquidités des entreprises de la relève. Les programmes actuels ne sont plus adaptés à la nouvelle réalité économique et financière. La FRAQ demande, d’une part, de rapidement doubler les montants du programme Appui financier à la relève de La Financière agricole du Québec, et d’autre part le développement d’un prêt à long terme à taux d’intérêt fixe et bas. Ces deux outils sont indispensables pour garder la tête des jeunes entreprises agricoles hors de l’eau dans un contexte imprévisible.
Afin de soutenir l’achat d’aliments produits ici, la relève agricole propose de travailler en collaboration avec le gouvernement afin d’instaurer un crédit d’impôt remboursable à l’achat d’aliments locaux en circuits courts. Cette mesure serait un puissant incitatif vers l’atteinte de l’autonomie alimentaire, favoriserait les économies régionales, diminuerait le transport routier, et encouragerait la consommation de produits sains.
Pour éviter la folklorisation de la pratique de l’agriculture, la FRAQ demande également qu’elle occupe un plus grand espace au sein du cursus scolaire québécois. Un financement récurrent des ressources spécialisées en santé mentale pour le milieu agricole (comme les travailleurs et travailleuses de rang) fait aussi partie des 19 revendications. « Notre plateforme ratisse large et est à la hauteur des défis de notre siècle. C’est la voix de l’ensemble des régions qui s’y retrouve. Nous demandons aux villes et aux municipalités, au milieu agricole et à la société civile de se mobiliser. Il faut que le nouveau mandat du gouvernement caquiste soit jugé selon l’importance qu’il donnera à la survie de la génération montante en agriculture », ajoute Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec et productrice laitière dans le Centre-du-Québec.
Source : Fédération de la relève agricole du Québec