Les grues n’ont jamais été aussi nombreuses à s’élancer simultanément aux quatre coins de La Pocatière. Un boom de construction sans précédent se produit depuis quelques semaines dans la petite ville d’à peine 4000 habitants; des investissements privés qui dépassent les 20 M$ de l’avis du maire Vincent Bérubé.
De ces quatre chantiers de construction qui retiennent l’attention, le plus gros d’entre tous est celui de la Résidence des Bâtisseurs, un projet évalué à 18 M$ qui doit être livré à l’été 2023. Cette résidence pour aînés actifs ou qui nécessitent assistance offrira 199 unités allant du studio au 4 ½ en passant par le 3 ½, et emploiera à terme 70 personnes.
Un peu plus loin, sur la route 230, l’érection de la structure qui doit accueillir le nouvel entrepôt et les nouveaux locaux de Moisson Kamouraska est terminée. L’organisme doit y déménager ses pénates au courant de l’hiver. Estimée initialement à un peu plus de 800 000 $, l’évaluation initiale aurait été revue à la hausse avant le début des travaux en raison de l’augmentation du coût des matériaux.
Enfin, voisin de l’usine Alstom, deux entreprises ont entamé presque simultanément la construction de leur bâtiment respectif dans le nouveau parc industriel Charles-Eugène-Bouchard. La première, Transport Jules Langlais, spécialisée dans le transport laitier, et la seconde, Cardinal, une entreprise orientée vers le recyclage de métaux. « La proximité de l’autoroute et des services qu’on peut offrir à la ville, je dirais que ces éléments ont joué en faveur de l’installation de ces deux entreprises à La Pocatière », explique le maire.
Boom impressionnant
Vincent Bérubé est bien conscient qu’il y a longtemps qu’autant de projets de constructions ont été en mis en branle en même temps à La Pocatière. Celui qui a clairement signifié son désir de travailler le développement économique après son entrée en poste à la mairie et comme président de Développement économique La Pocatière (DELP), l’an dernier, essaie aujourd’hui de diminuer les attentes. « C’est un bon départ, c’est vrai, mais ça n’avancera peut-être pas toujours à la même vitesse », dit-il, avant d’ajouter que deux à trois nouvelles entreprises pourraient encore s’implanter dans l’horizon 2023-2024.
À moyen terme, le manque d’espace risque donc de devenir un enjeu, de reconnaître le maire. Dans le parc de l’Innovation, réservé davantage aux entreprises de hautes technologies, il resterait pas plus de deux terrains, avance-t-il. Dans le parc Charles-Eugène-Bouchard, où deux constructions sont en cours, un terrain avec aucune construction est déjà occupé depuis quelques années par Action Progex. « Ça va prendre un bon prorata entre les bâtiments et la grosseur du terrain pour les prochains projets », ajoute Vincent Bérubé.
Sainte-Anne à la rescousse
Le manque de terrains constructibles à La Pocatière pourrait être compensé dans le futur par la municipalité voisine de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. En juillet dernier, le maire de l’endroit Rosaire Ouellet confirmait au Placoteux qu’une demande avait été placée à la MRC de Kamouraska afin de procéder, dans son schéma d’aménagement, à la modification réglementaire de la zone publique d’un terrain en bordure de l’autoroute 20, près du centre de machinerie d’Avantis et d’Automobile Dubé et fils. Maintenant relié au réseau d’aqueduc et d’égout, ce terrain pourrait accueillir entre trois à cinq petites entreprises commerciales, estimait alors le maire.
Vincent Bérubé avoue voir ce projet d’un bon œil. « C’est comme le parc bioalimentaire qu’on travaille conjointement avec Sainte-Anne-de-la-Pocatière, c’est un projet qu’on voit dans un esprit de collaboration entre les deux municipalités, au bénéfice du milieu pocatois. Si ça peut se concrétiser, avec l’aide de DELP, on va travailler pour le remplir ce parc-là. »