Beaucoup de traditions ont disparu, mais Noël est toujours là, même si le récit des Évangiles n’est plus, pour beaucoup, qu’une légende.
Mais derrière cette légende, il y a une fête primitive, qui elle, demeure toujours bien vivante : c’est celle de la renaissance du soleil au début de l’hiver, la « naissance du soleil invincible », disaient les Romains. La victoire de la lumière sur la noirceur et le froid. Le retour de l’espoir.
Il existe à Rome une vieille église, érigée sur le site d’un temple romain, à laquelle on accède par un escalier de 124 marches, qui abrite une statue du Bambino Gesù, sculptée dans du bois d’olivier, où les enfants, accompagnés de leurs parents le jour de Noël, viennent déclamer leur compliment au Bambino Gesù, du haut d’une tribune érigée devant une crèche monumentale où évoluent des centaines de santons. Tout l’esprit de Noël est l’émotion que cette fête suscite tant chez les enfants que les adultes.
Les enfants sont au cœur de la fête de Noël. Chaque enfant qui naît est un espoir pour le monde, une promesse de recommencement. Mais en ces temps de COP27 et de COP15, qui nous obligent à constater le dérèglement généralisé de la planète que nous habitons, il est de plus en plus difficile de garder l’espoir.
Les peuples primitifs, les Inuits, les Innus vénèrent leurs enfants, tout comme leurs aînés et leurs femmes d’ailleurs, comme des passages obligés de la vie. La femme donne la vie, les anciens gardent la mémoire, et chaque enfant qui nait est un nouveau venu à qui il faut donner un nom et une communauté. Les enfants sont chez eux le centre de la communauté parce qu’ils sont porteurs de la vie et de la survie du groupe.
Le monde que nous laissons à nos enfants est divisé, brisé, déconnecté de la réalité, incertain de toutes parts. La vie qui attend nos petits ne sera pas facile. Ils subiront les conséquences d’un développement planétaire irresponsable qui n’a pas su protéger l’équilibre de la nature et c’est à eux qu’il reviendra de faire le redressement et de remettre la nature au cœur de nos vies. Même si le Québec offre des services remarquables à l’enfance pour prendre le relais de la famille, de plus en plus de jeunes angoissent devant ce monde qui craque de partout et hésitent même à faire des enfants. Mais ce n’est pas une solution. Sans enfants, ce serait la fin. Il n’y aurait plus rien, plus aucun avenir, aucun espoir. Les enfants sont notre espoir, comme le soleil d’hiver. Et Noël, c’est la fête de l’espoir.
La nature est plus forte que nous. Il faut s’y accrocher. Tant qu’il y aura des enfants, il y aura une fête de Noël… il y aura des hommes et des femmes de bonne volonté… et il y aura de l’espoir. Nos enfants ont le droit de vivre. Ils sont ce que nous avons de plus précieux.