La Municipalité de Rivière-Ouelle a usé d’une approche d’ingénierie peu conventionnelle dans le cadre du projet de prolongement de son aqueduc municipal, l’automne dernier. Cette façon de faire lui a même permis d’économiser près de 1 M$ sur les coûts initiaux estimés, si elle avait opté pour une approche dite plus « traditionnelle ».
Seize résidences, quatre fermes et deux commerces de plus sont aujourd’hui reliés au réseau d’aqueduc de Rivière-Ouelle, dans cette municipalité, mais également celle voisine de Saint-Pacôme. Ce prolongement de 3,3 km dans le secteur des chemins du Haut-de-la-Rivière, du Sud-de-la-Rivière et du Fronteau à Saint-Pacôme est venu solutionner un problème vieux de plusieurs années dans cette zone de faible densité, mais hautement incommodée par la nature glaiseuse du sol dont l’impact se répercutait sur la qualité de l’eau potable.
« On a commencé par une étude de faisabilité en 2019 pour confirmer la problématique en eau, mais aussi pour vérifier si notre réseau municipal pouvait soutenir une augmentation du débit. Il en ressortait que laisser la situation telle quelle (puits artésien) serait coûteux et complexe à maintenir sur le long terme pour les résidents du secteur », explique le maire de Rivière-Ouelle, Louis-Georges Simard.
De concert avec Saint-Pacôme, qui a délégué Rivière-Ouelle pour la gestion complète du projet, un travail s’est amorcé pour prolonger le réseau de façon « traditionnelle », c’est-à-dire par tranchées. Estimation des coûts : 1,3 M$. Or, à l’arrivée des plans et devis, la facture avait cette fois grimpé à 1,7 M$. « On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose », poursuit le maire rivelois.
Forage directionnel
Une approche moins conventionnelle, le forage directionnel, s’est finalement imposée. Au lieu de réaliser un travail d’excavation comme le nécessite généralement ce type de travaux, l’approche du forage directionnel permet d’installer des conduites de diamètres différents en effectuant un forage, au maximum à tous les 450 m — 250 m dans le cas de Rivière-Ouelle. En plus d’un impact visuel moindre, les travaux sont aussi beaucoup moins incommodants pour les gens des alentours.
La facture, moins coûteuse, sans parler de l’ensemble des travaux qui se réalisent plus rapidement, est aussi du nombre des nombreux avantages relatifs à cette technique d’ingénierie. « On prévoyait au départ huit semaines de travaux pour un projet en tranchée, on n’en a pris que cinq. Au lieu de 1,7 M$, la facture a baissé à 900 000 $, et aux dernières nouvelles, ça nous aurait coûté même moins cher que ça », mentionne Louis-Georges Simard. La gestion de l’ensemble du projet par l’employé municipal à la voirie, René Lambert, a aussi permis de diminuer les coûts, souligne le maire.
Unanimes
Tout le secteur bénéficie depuis d’une eau potable de qualité qui ravit les commerces et les résidents, mais également les agriculteurs du coin qui auraient communiqué unanimement d’excellents commentaires à la Municipalité depuis la mise en place du service. Une taxe de secteur annuelle de 1000 $ par adresse sera toutefois appliquée pour les 20 prochaines années, alors qu’une autre partie de l’emprunt relatif à ces travaux sera assumée par l’ensemble des contribuables rivelois, de confirmer le maire.
« Quand on prend en considération toutes les autorisations qu’il nous fallait — CPTAQ, ministère de l’Environnement —, en plus du contexte actuel d’explosion des coûts des matériaux et d’augmentation des taux d’intérêt, c’est réconfortant de constater qu’on a été en mesure de compléter un projet comme celui-là dans d’aussi brefs délais, à un coût pareil », conclut Louis-Georges Simard.