Ses étudiants soumettent des candidatures chaque année depuis quatre ans, mais jamais le Cégep de La Pocatière n’avait reçu à ce jour la visite de représentantes du Prix Liberté. Une petite délégation de deux personnes s’est pointée le 11 avril entre les murs de l’institution collégiale, offrant l’opportunité à une quarantaine d’étudiants de voter pour les nommés de la cinquième édition, dans le cadre d’une activité de conscientisation aux droits et libertés.
« Se présenter cette année, cela a beaucoup de sens, et ça permet de consolider les liens », a dit d’emblée Maxime Sauvé, chargée de mission pédagogique pour le Prix Liberté à l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix. Les restrictions sanitaires liées à la COVID-19 empêchaient à ce jour les représentantes du Prix Liberté de faire le voyage jusqu’à La Pocatière pour parler de cette récompense portée dans son entièreté par la jeunesse mondiale.
La présence de Maxime Sauvé et de sa collègue Hanna El Messaoudi a permis de faire découvrir le prix à 45 étudiants suivant le cours Histoire du Québec, lors d’une activité de conscientisation aux droits et libertés. Elles étaient accompagnées de Jani Bellefleur-Kaltush, représentante de la Wapikoni mobile, un studio ambulant de formation et de création audiovisuelle et musicale consacré aux jeunes des Premières Nations. « Notre présence n’est pas anodine, car notre mission est en quelque sorte un condensé des trois candidatures en nomination cette année, bien qu’on se rapproche davantage de celle en provenance du Brésil », résume-t-elle.
Les trois aspirants au Prix Liberté de cette année sont le Club des jeunes filles leaders de Guinée, pour une protection des droits des filles guinéennes; ECPAT International, pour la lutte contre toutes les formes de violence faite aux enfants à travers le monde; Txai Surui du Brésil, pour la lutte pour les droits des peuples autochtones et pour le climat. « Seuls les jeunes entre 15 et 25 ans peuvent voter pour le Prix Liberté. Il y a une symbolique forte quand on sait que ceux qui sont débarqués sur les plages de Normandie pour libérer l’Europe, il y a près de 80 ans, étaient pour la plupart dans cette tranche d’âge », ajoute Maxime Sauvé.
Partenariat solide
Proposé pour la première fois en 2019 par la Région Normandie, en collaboration avec l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix, le Prix Liberté s’est imposé au même moment où la France célébrait le 75e anniversaire du Débarquement du 6 juin 1944. Greta Thunberg, à l’époque à l’apogée de son militantisme pour une meilleure justice climatique, a été la première récipiendaire.
Séduite dès la première année par l’ensemble de la démarche, la conseillère au développement international du Cégep de La Pocatière Michèle Desrochers a invité Éric Ouellet, enseignant d’histoire et de politique, à intégrer le Prix Liberté dans son cursus. « Mes étudiants soumettent quatre à six candidatures par année depuis quatre ans. Aucune n’a été retenue à ce jour, mais ce que les représentants du prix nous disent, c’est que nos candidatures sont très appréciées et qu’elles donnent un accent d’Amérique à la distinction », ajoute l’enseignant.
Ce partenariat encore jeune s’est exprimé également par la sélection de Justin Plante, étudiant au Cégep de La Pocatière, qui à titre de membre du jury international, composé de 24 personnes, a eu la lourde tâche d’établir la liste des trois nommés de cette cinquième édition à partir des 420 candidatures reçues cette année. « Les délibérations ont eu lieu à Caen, en Normandie, en février dernier. Pour un jeune qui n’a pas la chance de voyager souvent, ou de faire entendre sa voix sur des sujets qui lui tiennent à cœur, c’est une opportunité incroyable que j’ai vécue », a-t-il confié.
Le Cégep de La Pocatière demeure à ce jour la seule institution d’enseignement québécoise ou canadienne à collaborer au Prix Liberté. Avec la refonte du programme de Sciences humaines prévue l’an prochain, Éric Ouellet envisage inclure un volet Prix Liberté dans un troisième cours de sciences politiques qui demeure encore à bâtir.
Les jeunes de 15 à 25 ans ont jusqu’au 25 avril pour voter en ligne pour l’une des trois candidatures en lice pour le Prix Liberté 2023. Le lauréat sera connu lors d’une cérémonie dédiée entièrement à la jeunesse, le 30 mai 2023 au Zénith de Caen.