Les temps ont déjà été plus difficiles pour le Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, de l’avis de son directeur général Stéphane Lemelin. S’il compare la situation financière d’aujourd’hui à celle qui prévalait il y a une décennie, l’établissement d’enseignement secondaire privé de La Pocatière va beaucoup mieux.
La recette du succès du Collège de Sainte-Anne, Stéphane Lemelin l’attribue à des axes de développement qui ont permis à son école de se réinventer au fil des ans. École de langue, petit centre de congrès et lieu de résidence permettent au Collège d’être opérationnel 365 jours par année, avec une offre de service qui le maintient « à flot ». « Ça va beaucoup mieux [financièrement] qu’il y a une dizaine d’années », mentionne le directeur.
Le Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière est subventionné par l’État québécois à hauteur de 60 %, comme les deux tiers des écoles privées québécoises. Ces sommes sont entièrement consacrées aux services éducatifs. Selon la Fédération des établissements d’enseignement privés, cette subvention représenterait plutôt 40 % du coût réel d’un élève, car les établissements comme le Collège n’ont pas accès aux montants perçus par la taxe scolaire, en plus d’assumer la très grande partie des frais en immobilisations, en équipement et en services complémentaires.
Réalité socioéconomique
Un établissement privé comme le Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière doit aussi conjuguer avec la réalité socioéconomique où il est implanté, ce qui le limite au chapitre du financement privé. Stéphane Lemelin rappelle que son école ne fait pas de sélection d’élèves ni de tests de classement; elle n’est donc pas réservée qu’à « l’élite ». Or, les revenus des familles de son territoire naturel — de Montmagny à Saint-Pascal — tournent en moyenne autour de 60 000 $ par année. Les frais d’inscription demandés par enfant doivent donc prendre en compte cette réalité. « Il faut trouver de l’argent ailleurs; on n’a pas le choix », poursuit le directeur.
Une campagne majeure de financement lancée le 19 avril dernier et qui s’échelonnera jusqu’en 2027 vise d’ailleurs à récolter 3 M$ pour l’année du 200e anniversaire du Collège. Ces sommes seront ensuite redistribuées selon trois volets : la persévérance scolaire (500 000 $), l’appui aux élèves (1 M$) et la préservation du joyau architectural (1,5 M$).
500 élèves souhaités
La fin de la pandémie permet également au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière de poursuivre les efforts de développement de son école de langue annuelle. Trente élèves internationaux en provenance de la Chine, du Mexique et de Saint-Barthélemy viennent gonfler l’effectif étudiant à 479 pour l’année scolaire en cours. Une vingtaine supplémentaire serait souhaitée. « Une école à 500, avec 50 élèves qui proviennent de l’international, c’est un Collège qui est plus qu’en santé », déclare Stéphane Lemelin.
En ce qui a trait aux élèves réguliers, l’après-pandémie apporterait son lot de « transfert d’élèves » qui seraient de plus en plus nombreux à quitter le réseau public à mi-parcours pour faire leur entrée au Collège en deuxième ou troisième secondaire. « C’est du jamais vu, et c’est une très bonne nouvelle pour nous! Tout ça mis ensemble fait que nos revenus globaux sont en légère augmentation par rapport à la période prépandémique », conclut-il.