La Femme et la Mer veille désormais sur les marins au quai de Saint-Jean-Port-Joli

Normand Caron, maire de Saint-Jean-Port-Joli; l’artiste-sculpteur, M. Robert Roy; et M. Raynald Saint-Pierre, collaborateur. Photo : José Soucy

Les citoyens de Saint-Jean-Port-Joli peuvent maintenant compter sur un appui de taille afin de veiller sur les marins passant sur le majestueux fleuve Saint-Laurent. En effet, depuis le 23 juin dernier, une magnifique statue de pierre se nommant La Femme et la Mer trône désormais sur le quai de la localité.

Elle a été sculptée directement dans un bloc de pierre de Saint-Marc provenant de Thedford Mines, dans lequel on peut encore percevoir les coquillages de l’époque de l’ancienne mer de Champlain, qui recouvrait après la dernière période glaciaire toutes les basses terres du Saint-Laurent.

Le sculpteur port-jolien d’origine acadienne, Robert Roy, a travaillé pendant près d’une année afin de réaliser cette œuvre d’art.

« Je manquais de confiance au départ pour réaliser cette entreprise, car je ne voulais pas rater mon coup, en raison spécifiquement du matériau. Finalement, avec du temps et de la patience, j’ai réussi à mener à terme la sculpture, avec le résultat qui est devant vos yeux », a raconté humblement le sculpteur lors de l’inauguration de la statue.

Pour le philanthrope ayant financé la sculpture, Raynald Saint-Pierre qui a fourni notamment les matériaux nécessaires pour ériger cette œuvre, la statue représente à la fois la Vierge et les déesses antiques qui contrôlent les éléments de la nature et qui peuvent intervenir en faveur des humains.

Elle évoque aussi les femmes de marins, qui autrefois attendaient, le cœur battant sur le quai, le retour de leur homme. Pour le principal intéressé, c’est un projet qui était dans ses cartons depuis près de 10 ans.

« Il s’agit en somme d’une femme aux pieds nus qui, étant tournée vers l’horizon et vêtue de ses plus beaux vêtements et d’une couronne, attend avec impatience, au bout du quai, l’arrivée de son grand amour pour se marier », a expliqué le mécène, en soulignant au passage que les tresses dans les cheveux de la femme sont un clin d’œil aux Autochtones. « On pourrait même dire que c’est une métisse », a-t-il ajouté.

M. Saint-Pierre souhaite également que ce don en incite plusieurs à se lancer dans le domaine de la sculpture, puisque selon lui, pour le moment, il n’y a que peu de relève dans la région pour cette forme d’art.

Quant au maire de Saint-Jean-Port-Joli, Normand Caron, il a accepté avec joie la levée de cette statue, en raison notamment du centenaire de la sculpture sur bois ayant été souligné le 7 mai dernier dans son patelin.

« C’est très apprécié, ce don-là! On ne pouvait pas refuser un tel projet, ça c’est sûr, puisque cette œuvre d’art représente l’historique de Saint-Jean-Port-Joli, tant au niveau sculptural que du fleuve », a-t-il conclu fièrement.

La statue lors de son dévoilement. Photo : José Soucy
La plaque explicative sur la statue. Photo : José Soucy