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Et si le capitalisme nous rendait finalement fous?

On commence à en voir les conséquences sur nos enfants « branchés » qui sont de plus en plus incapables de socialiser à l’école, qui souffrent de troubles mentaux, de détresse et d’angoisse. Photo : Creative Christians (Unsplash.com)

Pendant longtemps, les humains ont vécu en petites communautés qui produisaient elles-mêmes et s’échangeaient ce dont elles avaient besoin pour vivre. Avec le temps, une poignée de riches ambitieux se sont accaparé la production et la distribution des biens essentiels et désirables qu’ils nous obligent à leur acheter avec l’argent des salaires misérables gagnés à leur service. C’est, en bref, ce qu’on appelle le système capitaliste qui a fait de nous des consommateurs compulsifs.

Longtemps, c’étaient les commerçants et les banquiers qui contrôlaient la circulation de l’argent, et qui finançaient les folies et les guerres des princes et des rois, saignant à blanc les paysans et les esclaves. Cette exploitation du petit peuple aboutit un jour à la Révolution française.

Puis, les nouveaux bourgeois capitalistes se sont déplacés dans les nouvelles colonies dont les richesses et les populations étaient exploitées au service des pays européens colonisateurs. Il faudra attendre les guerres d’indépendance de ces colonies, au 20e siècle, pour commencer à briser ce système d’exploitation qui continue d’ailleurs à miner le développement des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud.

Avec l’industrialisation aux 18e et 19e siècles, et l’invention des machines, des patrons fortunés sans pitié vont enrôler dans leurs usines infectes des hommes et des enfants travaillant plus de douze heures par jour dans des conditions inhumaines. C’était l’époque des pires inégalités sociales, et de la misère pour ces paysans qui quittaient les campagnes pour aller travailler en ville. Karl Marx appelait ces ouvriers exploités à s’unir et à faire la révolution étatiste communiste, qui a marqué tout le 20e siècle et enfermé le monde dans une guerre froide entre la Russie, la Chine et leurs alliés d’une part, et le monde occidental d’autre part. On attend toujours la révolution libertaire (décentralisée) proposée par Proudhon.

Depuis une cinquantaine d’années, on découvre que ce système capitaliste mondialisé d’exploitation, de profits et de consommation sans limites est en train de détruire la planète, notre seule maison habitable dans l’immense cosmos. On constate que beaucoup de ressources non renouvelables, comme les énergies fossiles, les mines, l’eau, sont en train de s’épuiser, que la pollution et les déchets que nous produisons, comme les plastiques, les gaz à effet de serre, les produits chimiques, sont en train d’empoisonner la vie sur terre et dans les océans, de désorganiser les mécanismes de la vie et du climat, au point de mettre notre survie en danger.

Mais l’emprise des grandes compagnies multinationales est désormais si grande que même les États et les citoyens semblent impuissants à résister à cette course aveugle à la croissance et au profit. La démocratie est bâillonnée par l’argent. Nous sommes réduits au rôle de consommateurs : notre rapport à l’État n’est plus celui de citoyen responsable qui décide, mais bien souvent celui de simples clients de l’État, qui ont tous les droits et ne se soucient guère du bien commun.

Avec l’avènement des ordinateurs, des cellulaires, des médias sociaux, des grandes plateformes de communication et de l’intelligence artificielle, une nouvelle menace commence à prendre forme. Les grands maîtres du jeu de ce capitalisme moderne (Apple, Google, Facebook, Amazon, Spotify, Netflix, etc.) sont en train de nous couper complètement de la réalité, de la vie réelle, des autres, de la collectivité, du territoire, de notre identité, et de nous enfermer dans un monde irréel où la nature et le passé n’existent plus. Chacun se construit son monde à soi, à sa mesure, selon ses goûts, dans sa tête.

On commence à en voir les conséquences sur nos enfants « branchés » qui sont de plus en plus incapables de socialiser à l’école, qui souffrent de troubles mentaux, de détresse et d’angoisse. Mais aussi chez les adultes, où se multiplient les violences gratuites, les symptômes de maladies mentales, de narcissisme et de solitude.

Au bout du compte, le système capitaliste est en train de nous rendre fous! Profitons des vacances pour aller voir le monde… le vrai!