Ce texte fait suite à la chronique Histoire d’intelligence artificielle publiée le 18 juin dernier, dans laquelle nous vous avons présenté un résumé de l’histoire de l’IA. Nous sommes désormais plongés dans une révolution : celle de l’intelligence artificielle générative. Cette technologie, que l’on peut comparer à une « calculatrice pour les mots », transformera notre façon d’apprendre et de travailler, tout comme la calculatrice et internet l’ont fait.
Collaboration spéciale : Éric Dufresne
Nous avons tous entendu parler de ChatGPT, l’IA génératrice la plus connue à ce jour. Mais qu’est-ce que c’est exactement? GPT, pour Generative Pre-trained Transformer (transformateur génératif préentraîné), est un robot conversationnel présenté sous la forme d’une boîte virtuelle. Il répond à nos questions par du texte, en utilisant une approche de génération de texte basée sur l’autorégression. En se basant sur le contexte précédent, le modèle prédit le mot suivant pour générer une réponse complète.
ChatGPT-3 a été entraîné sur 570 gigaoctets de données et fonctionne avec 175 milliards de paramètres. La dernière version, GPT-4, disponible uniquement par abonnement payant pour le moment, aurait accès à plus de mille milliards de paramètres.
Le nombre de paramètres reflète la capacité du modèle de langage à reconnaître des ensembles complexes. En d’autres termes, ChatGPT possède toutes les connaissances dont l’être humain dispose et qui sont disponibles publiquement sur internet.
En quelques heures d’utilisation de ChatGPT, on comprend à quel point cet outil est « révolutionnaire ». Il peut résumer en 500 mots l’histoire du Québec, du Burkina Faso, ou de n’importe quelle partie du monde en quelques secondes. Il peut traduire et corriger vos textes, créer des histoires fantastiques à lire à vos enfants, rédiger des réponses à vos courriels, des codes de programmation, et bien plus encore.
Cet outil changera nos vies, tout comme l’ont fait la calculatrice et internet. Son potentiel est immense. Par exemple, un ami dyslexique a témoigné économiser plusieurs heures de travail par jour depuis qu’il utilise ChatGPT pour composer ses réponses aux courriels. Il peut désormais répondre rapidement, avec un français impeccable. Son employeur n’a pas hésité à payer l’abonnement mensuel de 20 $ US.
Cependant, les IA génératrices ne sont pas sans défauts, ni infaillibles. Elles présentent également des risques qu’il faut résoudre. Contrairement aux moteurs de recherche comme Google et Bing, ces outils ne citent généralement pas leurs sources, rendant difficile la vérification de l’information.
Les réponses ne sont pas toujours fiables, car les robots ChatGPT et autres sont entraînés sur des données publiques contenant souvent des informations non pertinentes ou incomplètes. De plus, les réponses peuvent perpétuer les biais existant dans la société. La confidentialité des données est également une préoccupation, car OpenAI, propriétaire de ChatGPT, se réserve le droit d’utiliser les données fournies par les utilisateurs à diverses fins, sans fournir de détails spécifiques sur leur utilisation. La question des droits d’auteur n’est pas non plus résolue. Il reste donc beaucoup de travail sur la table pour les législateurs.
En attendant une réglementation plus poussée de l’utilisation et du développement de l’intelligence artificielle, je vous conseille de ne pas partager d’informations personnelles ou confidentielles avec une IA génératrice, et de ne pas accorder une confiance aveugle à ces outils. Il est important d’être en mesure de vérifier les réponses fournies.
En conclusion, je vous souhaite de bonnes conversations avec les IA génératrices qui deviendront bientôt plus intelligentes que l’homme!