Le porte-parole officiel de la chaîne, l’humoriste Martin Matte, n’y était pas, mais la marée de gens présents le 19 octobre au matin au Maxi de Saint-Pascal donnait l’impression qu’un personnage de son envergure leur avait donné rendez-vous.
Une mascotte, une coupure de ruban, une remise de chèque à un organisme de la communauté et quelques petits gâteaux étaient plutôt ce qui attendait ce groupe de consommateurs visiblement impatients de profiter des rabais du supermarché réputé parmi les plus bas en alimentation au Québec.
« Chaque fois qu’on ouvre un magasin dans une petite communauté, les gens de la municipalité nous disent qu’on a contribué à stopper les fuites commerciales », a déclaré d’entrée de jeu Patrick Blanchet, vice-président exploitation chez Maxi Québec.
Difficile de ne pas lui donner raison : à 8 h 50 le 19 octobre, le stationnement du Maxi de Saint-Pascal était déjà plein à craquer, faisant déborder les voitures sur l’accotement des rues avoisinantes, du jamais vu à l’époque de Provigo. Parmi les consommateurs, des gens de Saint-Pascal et des environs, mais aussi de nombreux visages de La Pocatière, située à une trentaine de kilomètres de route à l’ouest de Saint-Pascal.
« Les gens du Kamouraska, ils se rendaient parfois dans d’autres supermarchés de Rivière-du-Loup ou même de Lévis pour avoir accès à des rabais intéressants comme ceux que nous offrons », ajoute M. Blanchet.
En ces temps d’inflation alimentaire, Maxi se positionne avantageusement dans un marché où la compétition est féroce. Le groupe Loblaw, propriétaire de l’enseigne, a par ailleurs senti la bonne affaire avec cette demande toujours grandissante pour un panier d’épicerie moins dispendieux.
Depuis l’an dernier, il procède à la conversion des magasins Provigo, réputés « moins abordables », en Maxi. Au nombre de 12 en 2022, les conversions ont atteint 27 cette année — incluant celle de Saint-Pascal —, et passeront à 29 l’an prochain.
passeront à 29 l’an prochain.
Principale conséquence de ces changements d’enseigne, les franchisés de Provigo ont été rachetés par Loblaw, les Maxi étant des magasins d’entreprise. À Saint-Pascal, Gabriel Landry, jeune marchand-propriétaire, s’est vu offrir en échange le titre de directeur du nouveau supermarché, poste qu’il occupe depuis juillet dernier. Dans la section des fruits et légumes du nouveau magasin revampé au coût de 4 M$, une photo de lui grandeur nature le présente avec humour dans ses nouvelles fonctions, avec en fond les couleurs de Maxi.
Selon Patrick Blanchet, ce passage de Provigo à Maxi ne changerait en rien l’enracinement de la bannière connue sous l’égide de Gabriel Landry, ou encore de Louis Grenier bien avant lui.
Il cite en exemple le chèque de 2500 $ au Centre Accueil-Partage du Kamouraska, qui œuvre en dépannage alimentaire, remis pendant l’ouverture officielle.
« C’est un geste que nous faisons à chaque ouverture de magasin. On demande au directeur du magasin de cibler un organisme qui lui tient à cœur et dont la mission est en lien avec l’alimentation. Le choix était celui de Gabriel », a précisé le vice-président exploitation chez Maxi Québec.
Magasin 3.0
Si les consommateurs, nombreux ce matin-là, n’avaient visiblement aucun problème à l’égard de Maxi, la bannière n’a pourtant pas été épargnée par les critiques négatives entretenues à l’égard des supermarchés au rabais, et cela, dès l’annonce de la conversion du Provigo en février dernier.
Jean-Pierre Tirman, président des Gens d’affaires de Saint-Pascal, avoue avoir entendu beaucoup de craintes quant au service appréhendé, ou encore à la perte en qualité des produits.
« Par la réponse qu’on observe depuis trois mois, on peut convenir que rien de tout cela n’était réellement fondé », poursuit-il.
Patrick Blanchet parle pour sa part d’une transformation complète de Maxi vers un concept de magasin 3.0, orienté vers la fraîcheur, qu’on souhaite implanter progressivement partout au Québec.
Menus préparés comme à l’époque de Provigo, rangée complète de produits naturels, comptoir de charcuteries, offre de 1500 produits québécois; la variété se veut la même que dans les plus grands Maxi de la province, dont la superficie tourne entre 30 000 et 40 000 pi2, contrairement à celui de Saint-Pascal qui atteint les 18 000 pi2.
« Grâce à une mise en marché différente, des étalages et des comptoirs avec plus de tablettes, nous offrons la même quantité et la même variété de produits qu’à Rivière-du-Loup, mais sur une plus petite surface. »
Un plus pour la région, donc? Jean-Pierre Tirman est d’avis que oui, car l’argent que les gens économiseront sur leur facture d’épicerie pourra être dépensé dans d’autres commerces de Saint-Pascal et des environs, un élément non négligeable en ces temps de ralentissement économique.
À cela s’ajoute la création d’emplois, au nombre de 15 depuis la fermeture du Provigo, pour un total de 60 employés en date d’aujourd’hui. « Et ce n’est pas terminé, d’autres embauches sont à venir », conclut Patrick Blanchet.