L’évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Mgr Pierre Goudreault, est actuellement de passage à Rome, plus précisément au Vatican, à titre de vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) dans le cadre de la visite annuelle de cette délégation. D’une durée de trois semaines, le voyage d’ordre ecclésiastique se terminera le 12 décembre prochain.
La délégation — qui est aussi composée du président de la CECC, Mgr William T. McGrattan, évêque de Calgary, et du secrétaire général, l’abbé Jean Vézina — a planifié 23 rencontres avec les divers cardinaux des dicastères de la Curie romaine. Le point culminant de cette visite a sans nul doute été l’entretien d’une durée d’environ 40 minutes de la délégation avec Sa Sainteté le pape François, le 30 novembre dernier.
Bien que l’évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière ait déjà rencontré brièvement le pape jésuite argentin, notamment lors de la visite du pontife à Québec pendant l’été 2022, il s’agissait néanmoins de son premier entretien intime dans cette formule avec le chef de l’Église catholique romaine. Mgr Goudreault ayant été élu à son poste en septembre dernier à l’assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques du Canada, il s’estime plus que choyé d’avoir pu assister à cette réunion avec celui qu’on nommait jusqu’à tout récemment le Vicaire du Christ.
« J’étais quand même un peu nerveux et fébrile avant ma rencontre. Par contre, j’ai ensuite été émerveillé par l’attitude bienveillante du Saint-Père. Il nous a rapidement mis à l’aise par son humanisme, son humour, ainsi que par sa simplicité. Le pape François a vraiment une facilité pour toucher le cœur des gens, puisque son cœur de pasteur est toujours bien présent », a-t-il déclaré au Placoteux lors d’un bref entretien téléphonique, alors qu’il était toujours au Saint-Siège.
Les sujets abordés avec l’évêque de Rome étaient notamment liés aux défis actuels de l’Église au Canada, mais c’était également une occasion de faire un retour sur sa récente visite en terre canadienne. Le pontife, soulignons-le, avait célébré à cette occasion une messe dite de réconciliation à la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré, où il avait plusieurs fois fait allusion au chemin de la guérison et de la réconciliation, ainsi qu’à l’échec de l’Église face aux Autochtones — situation qu’il avait naguère comparée au sentiment d’échec des disciples après la mort de Jésus.
Les évêques du Canada s’étaient, au préalable, engagés à verser 30 M$ pour des œuvres caritatives, et pour divers programmes visant à soutenir les peuples autochtones vivant avec l’héritage peu reluisant des pensionnats, gérés en grande partie par l’Église catholique. Le montant promis s’étalera finalement jusqu’en 2026, et sera mis à la disposition de toutes les régions du pays. Selon Mgr Goudreault, 69 projets sont en cours afin de remplir cet engagement d’ordre pécuniaire.
L’argent devrait provenir en majeure partie de diverses initiatives diocésaines du Canada, et garantirait du même souffle les ressources nécessaires pour entreprendre le chemin de la guérison des peuples autochtones. « Ici, au diocèse, nous contribuons au fonds par l’entremise d’une campagne de financement », a conclu l’évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière.