Les marchands de la Côte-du-Sud

Photographie du manoir d’Amable Dionne à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, vers 1925. Source : Archives de la Côte-du-Sud

Avec Rivière-Ouelle, au 19e siècle, Kamouraska devient un pôle important pour la commercialisation des grains. La présence d’un nombre significatif de marchands le démontre.

L’arrivée de ces marchands s’explique par un accroissement de la production agricole dans les seigneuries de Vincelotte (Cap-Saint-Ignace), de Rivière-Ouelle et de Kamouraska. Le nombre de ces marchands augmente donc après 1790. Ils remplaceront les marchands ambulants qui parcouraient la côte dans les années précédentes.

À Kamouraska, Amable Dionne, Alexandre Dionne et Pierre Casgrain occupent une place centrale dans le commerce des grains. En 1797, Casgrain ouvre un magasin général à Kamouraska, et donne une expansion à son entreprise en construisant deux hangars à grain à Rivière-Ouelle et à Kamouraska. De plus, celui-ci s’intéresse à la pêche au marsouin (béluga) et au saumon. Il s’associe avec le marchand Amable Dionne jusqu’en 1818 pour faire le commerce de marchandises sèches et liquides.

Avec Casgrain, Amable Dionne s’affirme comme l’un des plus riches commerçants de la Côte-du-Sud. Il accumule une fortune considérable grâce au commerce des denrées et des produits de la terre qu’il achemine vers Québec. Ayant acquis les seigneuries de La Pocatière et de la Grande Anse au début des années 1830, il parvient à se hisser parmi les notables de Kamouraska et de la Grande Anse. Il sera élu député de Kamouraska à deux reprises à la chambre d’assemblée du Bas-Canada entre 1830 et 1838.

À Rivière-Ouelle, d’autres marchands profitent des récoltes importantes pour vendre des surplus à Québec. Le seigneur du fief Saint-Luc (Montmagny), Charles-Hilaire Têtu, s’associe avec son cousin germain Pierre-Thomas Casgrain. Il ouvre à Rivière-Ouelle un magasin général. Pour lui, la pêche au marsouin représente une véritable manne. Avec son fils David, il porte tellement attention à cette activité qu’il néglige son magasin général. Malgré quelques déboires financiers, il fera partie de la bourgeoisie d’affaires de Rivière-Ouelle.