Les habitués du Centre d’aubaines Lions à La Pocatière ont déjà eu le temps de s’y faire, mais pour les moins assidus, la métamorphose risque d’en surprendre plus d’un. Plus claire, plus grande et plus épurée, la friperie pocatoise et méconnaissable depuis quelques mois, et ce vent de renouveau n’a pas fini de souffler.
Le Centre d’aubaines La Pocatière est parrainé par le Club Lions local depuis 40 ans. L’endroit s’est toujours autofinancé, mais le local et la marchandise semblaient depuis longtemps figés dans le temps. Étalages jusqu’au plafond, trop-plein de marchandise, dont certains articles étaient en vente depuis de trop nombreuses années, l’encombrement était tel que l’agrandissement effectué il y a quatre ans était à peine perceptible.
L’arrivée d’une nouvelle directrice, Nicole Lemieux, et de Claude Saint-Pierre, directeur des œuvres pour le Club Lions et maintenant secrétaire-trésorier du Centre d’aubaines, a permis d’insuffler à l’endroit un dynamisme renouvelé. « On a fermé en juillet et en août, l’été dernier. On s’est départi de toute la marchandise qu’il y avait sur le plancher. La plus grande partie du stock a été ramassé par l’Entraide diabétique du Québec. Très peu de choses ont été jetées. On est reparti à neuf », résume Claude Saint-Pierre.
En plein déménagement, l’entreprise Publicité P.A. Michaud a offert gratuitement ses anciennes étagères au Centre d’aubaines. En un mois, le magasin a été entièrement restructuré. Et comme les dons du public n’ont pas cessé durant cette période, ils ont permis de regarnir les tablettes, maintenant moins nombreuses, en un temps record.
Cinq mois plus tard, c’est un Centre d’aubaines complètement repensé qui s’offre désormais aux clients qu’on souhaite fidéliser comme le ferait n’importe quel grand magasin. Prix à la baisse, étalages d’articles saisonniers en réduction, l’objectif de Nicole et de Claude est que les vêtements de la saison à venir soient mis de l’avant sur le plancher, comme dans n’importe quelle boutique traditionnelle.
« On veut que la marchandise change régulièrement, pour que les gens puissent la voir et qu’ils aient le goût de revenir. L’objectif n’est pas de l’accumuler, mais de la revendre. Autrement, on sera encore obligé de la donner », avoue Nicole Lemieux.
Clientèle au rendez-vous
À une époque où les consciences environnementales sont plus éveillées, le regard change sur l’industrie du textile, considérée comme étant l’une des plus polluantes au monde. Au Québec comme ailleurs, cette réalité, combinée à un engouement, pour le vintage fait que les friperies ont le vent dans les voiles. Au Centre d’aubaines La Pocatière, cela se ressent auprès de la clientèle, de plus en plus variée, mais également dans la qualité de la marchandise reçue. « Nos donateurs ont bien intégré que s’ils ne sont pas prêts à l’acheter eux-mêmes, ils ne peuvent pas le donner », indique la directrice.
Les nouvelles heures d’ouverture du Centre d’aubaines aident aussi à stimuler l’achalandage. Durant la pandémie de COVID-19, celles-ci avaient été réduites au maximum, au grand dam des habitués. Désormais, la friperie est ouverte les lundis, mardis, mercredis et vendredis de 10 h à 16 h, et le jeudi de 13 h à 19 h. Trois à quatre bénévoles aident Nicole Lemieux, elle qui demeure la seule employée à ce jour. Les personnes intéressées à prêter main-forte peuvent la contacter au 418 856-2963.