Un redressement à la mi-parcours sauve le bilan d’Avantis

Michel Delisle et Frédéric Martineau.

Les déboires dans le secteur porcin et celui des grains font encore la vie dure à Avantis Coopérative. Un redressement effectué en milieu d’année par les administrateurs a toutefois permis de sauver le bilan financier qui s’en tire avec un excédent d’exercice, mais inférieur à celui de l’an dernier.

L’année 2023 s’est conclue avec des ventes de 711 M$ pour Avantis Coopérative, légèrement moins qu’en 2022 (723 M$). L’organisation peut néanmoins verser 2,2 M$ en ristourne à ses 15 737 membres, grâce à un excédent d’exercice de 6,3 M$. Le reste de l’excédent (1,9 M$) a été affecté au remboursement de capital privilégié.

« La diversification des activités d’Avantis, c’est ce qui nous permet de traverser les crises dans la stabilité », a exprimé Frédéric Martineau, président.

Le secteur porcin, très affecté par la baisse du coût de la viande dans un contexte d’augmentation du prix de la moulée et des grains, a été plombé une fois de plus. Avantis a d’ailleurs décidé de réduire ses élevages de plus de 9 % pour faire face à la crise. « Il y a des secteurs plus rentables où investir nos capitaux à l’heure actuelle », a ajouté le président.

L’excellente performance du secteur avicole, par exemple, a grandement aidé Avantis Coopérative à terminer son année financière de façon positive. Les secteurs de la machinerie agricole et des centres de rénovation ont aussi tiré leur épingle du jeu. Le chef de la direction, Michel Delisle, s’en réjouit d’autant plus que l’industrie de la construction a tourné au ralenti dans la dernière année au Québec, avec une baisse de 25 % des mises en chantier.

Ventes, achats et investissements

Avantis Coopérative s’est aussi retirée du marché des dépanneurs et des stations-service dans la dernière année. Toutes les stations-service qui n’étaient pas liées à un centre de rénovation BMR, comme celle de Saint-Pascal, ne font désormais plus partie de son portefeuille. Au total, six stations-service ont été vendues, et une a été fermée.

« À moins de 5 %, les dépanneurs représentaient un microsecteur dans l’ensemble de nos activités. Ces stations-service étaient somme toute rentables, dans l’ensemble, mais notre souhait est de se concentrer à l’avenir sur nos trois grands secteurs que sont l’agricole, la machinerie, et les centres de rénovation », a expliqué Michel Delisle.

Outre ces ventes, Avantis a aussi procédé à l’achat d’une partie des actions de Sollio Agriculture dans Volailles Acadia et Pondeuses Atlantique, deux filiales avicoles situées au Nouveau-Brunswick. Des investissements majeurs ont également été réalisés au centre de rénovation BMR de Montmagny. Estimés à 5 M$, ces investissements ont permis de transformer de façon considérable le magasin, en augmentant sa surface de vente de 40 % pour atteindre un total de 16 000 pieds carrés.

Bourses à la relève

Le Fonds coopératif d’aide à la relève agricole (FCARA) en a profité pour remettre 33 bourses à autant de jeunes agriculteurs, en marge de l’assemblée générale annuelle d’Avantis Coopérative.

Le montant total versé s’élève cette année à 192 518 $, soit la somme la plus importante remise depuis la création du FCARA. Depuis cinq ans, 788 740 $ ont été versés en bourses à 80 jeunes producteurs agricoles membres d’Avantis Coopérative, de la Fédération de la relève agricole du Québec, et d’une caisse Desjardins. Ces boursiers étaient tous âgés de 18 à 40 ans.