La CCKL déçue du dernier budget Girard

Eric Girard. Photo tirée de Facebook.

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet (CCKL) constatent à regret l’absence de plusieurs mesures structurantes pour aider concrètement l’économie, voire des reculs dans certains cas, dans le budget du Québec 2024-2025 déposé par le ministre des Finances Eric Girard.

« Avec des prévisions de croissances faibles de 0,6 % pour la prochaine année et 1,6 % l’année suivante, le gouvernement aurait eu avantage à aider davantage les entreprises québécoises pour stimuler la croissance économique. Cela aurait pu se faire en améliorant l’accès aux incitatifs fiscaux et financiers, en stimulant la productivité au travail et en renforçant l’écosystème entrepreneurial », a affirmé Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

« C’est d’autant plus vrai en particulier pour les PME, confrontées à une période d’incertitude économique et à un contexte inflationniste. Nous avons justement plusieurs PME sur notre territoire. Après tout, les entreprises du Québec occupent un rôle majeur pour générer une croissance durable et développer des projets publics et privés qui nous permettront de financer notre progrès social. Malheureusement, c’est une occasion manquée dans ce budget », a poursuivi Gabriel Hudon, président de la CCKL.

Pour une quatrième année consécutive, la FCCQ et la CCKL constatent sans surprise le dépôt d’un budget déficitaire. L’ampleur du déficit se chiffre cette année à 11 G$ après versement au Fonds des générations. Même si le gouvernement avait évoqué cette possibilité il y a quelques semaines, la FCCQ et la CCKL rappellent l’importance de respecter la Loi sur l’équilibre budgétaire et de présenter, dès l’an prochain, un plan avec des cibles réalistes d’ici 2029-2030. D’ailleurs, le gouvernement s’y est engagé.

Déceptions

La FCCQ avait accueilli positivement l’annonce, l’an dernier, de la réduction des cotisations des employeurs au RRQ pour les travailleurs de 65 ans et plus. Il s’agissait d’un nouvel incitatif pour la rétention de travailleurs d’expérience afin de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre. En contrepartie, apprendre aujourd’hui que le gouvernement abolit le crédit d’impôt aux entreprises pour l’embauche de ces travailleurs constitue un retour à la case départ.

Pour assurer la survie des médias, en réaction à la mise à jour économique de l’automne, la FCCQ et la CCKL recommandaient une intervention rapide pour élargir l’accès au crédit d’impôt sur la main-d’œuvre journalistique aux stations de télévision et de radio. La chute dramatique des revenus publicitaires des médias les frappe aussi. Il s’agit d’une grande déception de constater qu’aucune aide substantielle aux télés et radios n’est prévue alors qu’ils sont des piliers de l’information régionale.

Points positifs

Parmi les bonnes nouvelles, le gouvernement présente pour la prochaine décennie un Plan québécois des infrastructures contenant 3 G$ supplémentaires pour se chiffrer désormais à 153 G$ d’ici 2034. Parmi ces nouvelles sommes, la majorité des investissements iront dans le maintien des actifs, en particulier dans les infrastructures routières, dont une forte proportion se trouve en déficit d’entretien.

Un an après la mise en place de Francisation Québec, le gouvernement fait le constat que la clientèle est plus importante que ce qu’il avait prévu et que l’offre de services est insuffisante. L’ajout de 400 M$ sur cinq ans pour faire face à ce déséquilibre, mais aussi pour mieux financer l’intégration des personnes immigrantes, constitue un autre signal positif.

En matière de logements, le gouvernement annonce 100 M$ supplémentaires aux sommes annoncées à la mise à jour économique de l’automne dernier. Pour la FCCQ et la CCKL, le grand défi demeure dans la rapidité et l’efficience des processus dans le parcours fastidieux menant à la construction de nouveaux logements, ou à leur conversion, pour un entrepreneur en construction.

Les investissements supplémentaires de 30 M$ par année en sylviculture seront aussi bienvenus pour le milieu forestier. L’enjeu sera toutefois de savoir s’ils seront associés à une cible précise d’augmentation du volume de bois à récolter à terme.

Source : Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet