Les élus municipaux du Bas-Saint-Laurent tirent la sonnette d’alarme face à un taux de mortalité routière trois fois plus élevé que la moyenne québécoise, et plaident pour le développement du transport collectif.
Réunis récemment, les membres de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) ont exprimé leurs inquiétudes face aux données du récent Portrait régional de surveillance des traumatismes routiers. Présenté par le Dr Sylvain Leduc, directeur de la Santé publique au CISSS du Bas-Saint-Laurent, ce portrait révèle que la région se classe parmi les plus à risque en termes de sécurité routière.
La surreprésentation des jeunes de 16 à 21 ans dans les décès et hospitalisations dus à des traumatismes routiers a particulièrement alarmé les élus. Alors que ces jeunes représentent seulement 5,5 % de la population régionale, ils comptent pour 10,3 % des décès, et pour 9,2 % des hospitalisations. Bruno Paradis, président de la TREMBSL, est convaincu qu’une offre de transport collectif adaptée pourrait réduire l’exposition des jeunes aux risques d’accident. « Nos jeunes sont pris en otage par le seul mode de transport qui s’offre à eux : l’auto solo. Ces données confirment une fois de plus qu’on doit offrir d’autres options de transport à nos populations », affirme M. Paradis.
« L’utilisation du transport collectif demeurera toujours une alternative intéressante pour diminuer les problématiques et ces tristes statistiques reliées à la sécurité routière, ou pour avoir de bonnes pratiques en matière de déplacements. Nous poursuivons le travail, via notre transporteur Trans-apte, pour maintenir et développer une offre accessible, intéressante et qui correspond à la réalité de nos citoyens », déclare Sylvain Roy, préfet de Kamouraska.
Le rapport de la direction de la Santé publique recommande la bonification du transport collectif régional pour réduire les risques d’accidents routiers. Le Bas-Saint-Laurent, avec un des plus hauts taux de véhicules par habitant au Québec, souffre d’une prépondérance de VUS et de camions légers, facteurs aggravants pour la sécurité routière.
Selon un sondage réalisé par la firme Segma Recherche, 89 % de la population régionale est favorable à la bonification du transport collectif intra et inter-MRC, et 54 % des habitants souhaitent utiliser ce service bonifié, avec une proportion plus élevée chez les 18-34 ans.
Les élus municipaux, en collaboration avec les organismes de transport et la direction de la Santé publique, travaillent pour mettre en œuvre des solutions durables.