Journée de réflexion en habitation au Kamouraska

Le conférencier invité, Adam Mongrain, directeur-habitation de l’organisme « Vivre en ville », démontre, graphique à l’appui, que le Canada est le pire pays au monde concernant le coût pour se loger versus les revenus de la population. Photo: José Soucy

Une première journée de réflexion en habitation au Kamouraska s’est tenue le jeudi 12 septembre au Centre Bombardier de La Pocatière. Près d’une centaine d’intervenants des milieux municipal, communautaire et politique se sont présentés afin d’en savoir davantage sur cet enjeu névralgique. L’objectif : définir une politique régionale en habitation au Kamouraska en partenariat avec les acteurs concernés.

Cette journée servait essentiellement à dresser le portrait des défis soulevés localement suite aux 17 rencontres faites dans autant de municipalités au Kamouraska par la chargée de projet en habitation à la MRC. Les rencontres ont permis de connaitre davantage leur vécu et les ressources en habitation disponibles.

Plusieurs constats ont été répertoriés concernant les nombreux défis auxquels les municipalités du secteur sont confrontées. Que ce soit la rareté des terrains disponibles pour la construction, le peu d’espaces disponibles pour la construction dans le périmètre urbain, les réseaux d’aqueduc et d’égouts absents ou non disponibles, de l’eau potable de mauvaise qualité, ou bien des ressources humaines insuffisantes, etc…

De même, peu de maisons demeurent longtemps en vente dans le marché immobilier local puisque souvent, elles se transigent de bouche à oreille avant même d’être affichées.

Plusieurs besoins ont été exprimés pour l’habitation au Kamouraska, dont celui d’avoir des logements abordables pour de jeunes familles ou pour des ainés, ainsi que pour des professionnels ou des travailleurs étrangers. En somme, le nombre de logements est actuellement insuffisant pour la réalité kamouraskoise. Certains autres faits ont aussi été soulevés, dont des prix à la hausse, une bureaucratie trop imposante, des programmes de subvention inadéquats ou mal adaptés, pour ne nommer que ceux-ci.

« On vit tous la même chose! On manque de logement que les gens peuvent se payer. On doit augmenter la portion de logements sociaux et communautaires. Au Kamouraska, on en a seulement 3% alors que la littérature sur le sujet stipule qu’on devrait avoir une cible de 20%. Comment pouvons-nous faire au Kamouraska pour remédier à la situation », explique Nancy Fortin, chargée de projet en habitation à la MRC de Kamouraska.

Un problème de gouvernance

Le conférencier invité, Adam Mongrain, directeur-habitation de l’organisme « Vivre en ville », démontre, graphique à l’appui, que le Canada est le pire pays au monde concernant le coût pour se loger versus les revenus de la population. « Rien qu’au Québec, depuis 2009, le prix des maisons a littéralement doublé alors qu’ailleurs, comme en Allemagne et au Japon, la situation s’améliore. Ce qui veut dire qu’ici, ce n’est pas le bois qui coûte plus cher ou nos briques qui sont spéciales. C’est qu’on a un problème de gouvernance et d’administration », dit-il.

Pour le préfet de la MRC, Sylvain Roy, à la lumière des propos de M. Mongrain, les paliers de gouvernement supérieurs devront ultimement en faire davantage. « Bien que nous sommes limités dans nos moyens, nous sommes cependant convaincus que cette collaboration entre les divers acteurs de la région permettra de mettre en place une politique en habitation avec des actions concrètes et durables pour aider notre collectivité à faire face aux défis actuels et ainsi, poursuivre le développement de la région du Kamouraska . » La politique régionale en habitation du Kamouraska devrait être déposée au début de 2025.

Nancy Fortin estime que la région manque de logements sociaux. Photo : José Soucy