Une démonstration de solidarité pour la sauvegarde de la piscine du Cégep

Le char allégorique de la manifestation pour la sauvegarde de la piscine du Cégep de La Pocatière. Photo : José Soucy

Près de 200 personnes se sont déplacées le samedi 19 octobre dernier devant le Cégep de La Pocatière, afin de démontrer au gouvernement du Québec leur volonté de sauvegarder cette infrastructure sportive dite névralgique pour la région. Malgré une ambiance bon enfant, le message était clair : Québec doit en faire davantage.

Rencontrée sur place par Le Placoteux, Francine Lamarre, membre du comité citoyen Sauvons notre piscine et enseignante à la retraite en éducation physique, était optimiste pour la suite des événements, malgré les 4 M$ manquants pour un projet évalué à 11,9 M$.

« On sait que la MRC de L’Islet devrait contribuer, même si l’on ne sait pas encore le montant. Par contre, aujourd’hui, le gouvernement du Québec voit que localement, on fait un effort! Il est clair néanmoins qu’avec notre petit nombre, on ne peut pas amasser les millions restants, c’est impossible! Il faut donc que le gouvernement Legault nous donne davantage de moyens. »

Mme Lamarre a toutefois tenu à rappeler certains faits. « Lorsque le projet de rénovation de la piscine a été lancé, il n’a jamais été question d’une implication du milieu, alors qu’il y avait un analyste du gouvernement qui les a aidés à savoir si le dossier était bien ficelé. Parce que si cela avait été le cas, on aurait sûrement déjà des sous d’amassés. »

Questionnée sur le travail du député de Côte-du-Sud dans ce dossier, l’ex-enseignante croit que celui-ci fait de son mieux, malgré les circonstances. « Mathieu travaille fort aussi, mais il faudrait également qu’il travaille fort à plaider la cause auprès de ses pairs, c’est ça qu’on lui demande! Le gouvernement trouve de l’argent pour d’autres causes, alors pourquoi pas la nôtre, surtout qu’on nous avait déjà donné le feu vert? », s’interroge-t-elle.

Quant au nouveau directeur général du Cégep de La Pocatière, Steve Gignac, présent à la manifestation, il estime que celle-ci est un pas supplémentaire dans la poursuite de l’objectif. « Pour le Cégep, toutes les options sont ouvertes », dit-il de façon optimiste.

La MRC empruntera le 1,2 M$

Étant également sur les lieux, le préfet de la MRC de Kamouraska Sylvain Roy a révélé au Placoteux que le montant annoncé de 1,2 M$ pour la réfection de la piscine du Cégep serait finalement un emprunt.

« On n’a pas le choix, c’est quand même un gros montant puisqu’il s’agit de 10 % du budget de la MRC. On mise toutefois sur les sommes à venir des projets éoliens pour le remboursement de cette dette. Je tiens par contre à rappeler que, jusqu’au 9 juillet dernier, ce projet-là était déjà canné, car les travaux devaient se faire avec l’argent du gouvernement. »

Selon le préfet, la MRC dans ce dossier a fait sa juste part. « Avec le 1,2 M$, c’est le plus qu’on pouvait faire dans les circonstances. Je dois tout de même dire que je serais bien déçu si Québec ne mettait pas de sommes supplémentaires dans ce projet, car il s’agit d’une infrastructure gouvernementale. J’attends par ailleurs toujours l’article du règlement qui affirme qu’il faut donner 25 %, car ce n’est écrit nulle part. J’ai trop d’expérience en politique municipale pour ça! », déclare-t-il, en évoquant que malgré tout, les relations demeurent bonnes et cordiales avec le député de Côte-du-Sud. « La balle est dans le camp de Québec! », ajoute M. Roy.

Le maire de La Pocatière Vincent Bérubé a quant à lui remercié les élus du Kamouraska d’appuyer financièrement le projet de réfection de la piscine du Cégep, surtout dans le cadre d’un délai très court.

« Les élus ont été très élégants dans ce dossier, et j’en suis très reconnaissant! Je dois tout de même admettre que je m’attends à un effort supplémentaire de Québec, considérant la règle non écrite du 25 %. Soyons honnêtes, on ne peut appliquer les mêmes politiques partout au Québec, car les richesses ne sont pas réparties pareil partout! Le gouvernement s’était engagé à développer les régions, et on en a besoin, de cette piscine-là. Je m’attends donc à ce que notre député fasse davantage de représentations auprès de son gouvernement, afin que celui-ci soit en mesure de délier les cordons de la bourse. Parce que si les gens et les entreprises locales déboursent plus, on va assurément s’appauvrir, et il y a des limites à ça. Il ne faut pas non plus vider les poches de notre milieu! », explique-t-il.

Le maire de Mont-Carmel Pierre Saillant, qui s’était aussi déplacé, demeure positif pour l’avenir malgré les millions manquants, reconnaissant l’apport important de la piscine du Cégep dans le développement du milieu. « C’est certain qu’on attend plus de Québec, mais la question est de savoir comment nous pourrons aller chercher la somme restante », se questionne-t-il.

Le député présent

Bien que le député caquiste de Côte-du-Sud, Mathieu Rivest, ait récemment essuyé quelques critiques par certains dans ce dossier, il n’a pas hésité à se présenter sur les lieux afin d’écouter la volonté populaire locale. « Je suis très content de participer à cet événement rassembleur. Il s’agit pour moi d’une autre occasion d’échanger sur cet important dossier qu’est la réfection de la piscine du Cégep de La Pocatière. Je demeure positif pour la suite des événements, et je partagerai les nouvelles données à mes collègues de l’Assemblée nationale. »

Francine Lamarre. Photo : José Soucy
Le préfet de la MRC de Kamouraska, Sylvain Roy, avec son prédécesseur, Yvon Soucy. Photo : José Soucy
Marcel Lemieux, ancien conseiller municipal à Saint-Onésime d’Ixworth, est venu donner son soutien aux manifestants. Photo : José Soucy