Saint-Roch-des-Aulnaies a officiellement pris la décision de se retirer du projet de fusion avec les municipalités de La Pocatière, Sainte-Anne-de-la-Pocatière et Saint-Onésime-d’Ixworth. Après une analyse approfondie des bénéfices potentiels pour sa communauté, le maire André Simard a expliqué que cette décision, bien que difficile, reflète la réalité de leur situation particulière.
« Après avoir travaillé sur une proposition finale qui pouvait convenir à toutes les municipalités, nous avons constaté que les gains pour Saint-Roch étaient insuffisants. Nous n’avons donc pas jugé opportun de recommander cette fusion à nos citoyens », a déclaré M. Simard.
Les discussions sur la fusion ont été intenses, mais pour Saint-Roch-des-Aulnaies, les membres du conseil municipal ont conclu que les avantages pour leur localité étaient minimes. « Il y a un risque de proposer un référendum consultatif pour une initiative qui ne bénéficie pas assez à notre population », a ajouté le maire. Selon lui, la fusion aurait été l’équivalent de « changer quatre trente sous pour une piastre, voire un peu moins », surtout dans le contexte de Saint-Roch.
M. Simard a toutefois tenu à préciser que cette décision n’est pas une opposition de principe à la fusion en général. « Nous sommes des partenaires naturels avec les autres municipalités, et nous continuerons de collaborer, notamment dans des projets comme la sécurité incendie. Nous souhaitons ardemment que les autres municipalités puissent aller de l’avant avec la fusion », a souligné le maire pour qui la population de Saint-Roch-des-Aulnaies, plutôt curieuse et intéressée par le projet, n’a pas manifesté d’opposition majeure.
« Il y a eu une pétition demandant un référendum, mais cela reflète davantage un désir de consultation que de rejet. Il est important de comprendre que chaque municipalité a des réalités différentes, et que pour nous, les avantages n’étaient simplement pas assez clairs à ce stade », a-t-il précisé.
Toujours ouvert
Quant à l’avenir, le maire Simard reste ouvert à l’idée d’une fusion, mais dans un autre contexte, ou avec des conditions différentes. « Peut-être que dans cinq ou dix ans les choses changeront, et nous pourrons envisager à nouveau cette option », a-t-il conclu.
Bien que cette décision puisse décevoir les municipalités partenaires, le maire espère que cela ne créera pas de tensions. « Nous restons optimistes, et espérons que l’avenir nous offrira d’autres opportunités de collaboration. »
Fusion avec l’ouest?
Quant au projet de fusion de Saint-Roch-des-Aulnaies avec des municipalités de l’ouest — dont Saint-Jean-Port-Joli —, bien que toujours sur la table, il avance à un rythme beaucoup plus lent. M. Simard explique que cette démarche, amorcée en 2021, n’a pas encore abouti à des résultats concrets.
« Le projet n’est pas mort, mais il progresse très lentement. Nous avons eu peu de réunions depuis le début, et la dernière rencontre, en début de semaine, visait surtout à faire le point sur la situation », a-t-il mentionné.
Toutefois, avec l’approche des élections municipales en 2025, le maire Simard estime que ce n’est pas le moment idéal pour avancer sur cette question.
« Nous ne croyons pas que ce soit judicieux de lancer un référendum sur la fusion en pleine période électorale. Cela risquerait de compliquer le processus », a-t-il ajouté.
Saint-Roch demeure cependant ouvert à une fusion éventuelle, à certaines conditions toutefois : « Pour que nous allions de l’avant avec ce projet, il faudra que la proposition finale soit vraiment solide et bénéfique pour notre communauté. Nous sommes toujours disposés à discuter, mais nous resterons vigilants quant à nos intérêts locaux », conclut le maire Simard.
La Pocatière, Sainte-Anne-de-la-Pocatière et Saint-Onésime-d’Ixworth maintiennent le cap
Les municipalités de La Pocatière, de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et de Saint-Onésime-d’Ixworth ont décidé d’aller de l’avant dans le projet de regroupement. Par communiqué, elles ont affirmé souhaiter se donner les moyens de leurs ambitions afin d’atteindre leur objectif.
« Chacune de nos municipalités fait une analyse de sa situation. Pour la plupart d’entre nous, le regroupement demeure l’une des meilleures options envisagées, puisqu’il serait bénéfique, logique et cohérent avec notre mission et notre vision de pérennité à long terme », soulignent les maires des municipalités participantes. « Même si Saint-Roch-des-Aulnaies a choisi une autre voie, nous continuons de travailler main dans la main pour le bien-être de notre collectivité. »
Les trois municipalités affirment demeurer dans le projet, entre autres à cause de la perspective, selon eux, de multiplier leur capacité à répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain qui pèse dans la balance. Toujours selon le document, cette capacité se traduirait en atouts concrets pour leur communauté : des ressources financières et humaines bonifiées, le développement d’une identité attractive pour les familles, la main-d’œuvre et les entreprises, le renforcement et l’union des voix pour faire valoir les priorités du territoire, et d’autres.
Période propice
Les maires se disent convaincus que le projet bénéficie aussi d’une conjoncture particulièrement propice, que ce soit pour bénéficier des soutiens financiers disponibles, ou pour assurer le maintien des ressources et des services.
Les municipalités disent avoir confiance qu’en travaillant ensemble et avec leur population respective, elles arriveront à leurs objectifs de pérennisation et de développement en offrant une option bénéfique pour toute la communauté. Des communications et consultations sont prévues prochainement avec les citoyens concernés.
La petite histoire d’un projet difficile
2020 : La Pocatière, Sainte-Anne-de-La-Pocatière, Saint-Onésime-d’Ixworth, Rivière-Ouelle, Saint-Pacôme, Saint-Denis-De La Bouteillerie et Saint-Roch-des-Aulnaies se lancent dans un projet de regroupement municipal. La nouvelle ville compterait plus de 10 000 habitants.
Juillet 2024 : Saint-Denis-De La Bouteillerie, Rivière-Ouelle et Saint-Pacôme se retirent du projet.
Octobre 2024 : Saint-Roch-des-Aulnaies se retire à son tour.