Pendant que notre gouvernement garroche des millions et des milliards dans des grands projets privés incertains ou polluants (Northvolt, Lac Bloom), un développement énergétique irréfléchi (éolien, Churchill-Falls), des infrastructures mal avisées (troisième lien), de coûteuses agences publiques de gestion (santé, transports, SAAQclic) et des baisses d’impôt électoralistes, on voit se multiplier les besoins concrets qui pourrissent faute de quelques millions, comme
– le déclin les entreprises culturelles ;
– les coupures dans les cours de francisation ;
– la pénurie de logements abordables ;
– le sous-financement chronique des groupes communautaires, citoyens et écologiques ;
– le délabrement des écoles ;
– le manque de places en CPE ;
– la prise en charge des personnes âgées ;
– l’itinérance (drogue et santé mentale) ;
– le manque de moyens des municipalités et des organismes régionaux ;
– l’agonie des médias d’information régionaux ;
– l’absence de transport régional ;
– la pénurie de travailleurs en santé, en agriculture, en éducation et en construction ;
– le déclin de l’autonomie alimentaire et de l’agriculture de proximité ;
– le manque de transport en commun (autobus, tramway, train, bateau) ;
– le retard impardonnable du recyclage ;
– l’accès aux médecins et aux soins médicaux ;
– l’anglicisation et l’islamisation des écoles montréalaises ;
– la protection des patrimoines naturels ;
– la gestion rationnelle de l’immigration.
Mais la politique a la tête ailleurs. Elle est viciée par les partis politiques qui ne pensent qu’au pouvoir, et qui oublient de s’occuper des gens. L’Assemblée nationale est un champ de bataille entre partis, au lieu d’être un chantier collectif où on cherche à répondre aux besoins des gens. Les ministres et les députés rencontrent plus de lobbyistes de compagnies que de citoyens, d’élus locaux ou de groupes communautaires. Et plus de fonctionnaires s’ingénient à fabriquer des formulaires indéchiffrables par les citoyens qu’à les aider à profiter des avantages auxquels ils ont droit. En fin de compte, les réformes essentielles ne se font pas, et l’argent public ne se rend pas jusqu’à nous.
Si on voulait se servir intelligemment de nos ressources naturelles et humaines, partout sur notre territoire, au lieu de les abandonner pour une bouchée de pain aux grandes compagnies devant lesquelles on s’agenouille, on aurait l’argent qu’il faut pour s’occuper du monde. Les sommes et les réformes requises pour répondre aux besoins énumérés plus haut et améliorer le sort de milliers de Québécois sont souvent relativement modestes comparées à ce qu’on donne à perte aux compagnies forestières, minières, industrielles et technologiques, qui cachent leurs fortunes à l’étranger.
Si notre État-providence et notre démocratie sont présentement en péril, c’est justement à cause de cette déconnexion de la classe politique des vraies affaires, des vrais besoins, du vrai monde. Et la vraie démocratie, celle qui peut nous permettre d’échapper aux nouveaux empereurs (Trump-Poutine-Xi Jinping), c’est celle qui fait appel à la souveraineté du peuple, et qui fait confiance aux citoyens pour prendre en charge leur milieu de vie.
À la démocratie verticale de Trump, Lance, Musk et leurs alliés, il faut opposer une démocratie horizontale, qui repose non pas sur la souveraineté d’un chef ou d’un parti et leur meute de gestionnaires grassement payés, mais sur celle du peuple, des communautés locales, régionales et nationales.