Publicité

La Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet demande un moratoire

La CCKL estime que les restrictions imposées pourraient mettre en péril la survie de nombreuses entreprises. Photo : Emmanuel Ikwuegbu, Unsplash

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), l’Alliance des chambres de commerce de Chaudière-Appalaches (ACCCA), et la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet (CCKL) réclament un moratoire sur les restrictions imposées au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), estimant qu’elles mettent en péril la survie de nombreuses entreprises.

« En pleine période d’incertitude économique, il serait déplorable d’ajouter une deuxième crise en privant les entreprises de travailleurs essentiels », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ. Selon elle, le Québec fait déjà face à un contexte difficile marqué par une pénurie de main-d’œuvre et des menaces tarifaires qui pourraient fragiliser davantage l’économie.

Les trois organismes soulignent que plusieurs secteurs, notamment la fabrication et le tourisme, dépendent des travailleurs étrangers temporaires (TET) pour maintenir leurs activités. L’application de restrictions sur ces travailleurs met en péril non seulement la compétitivité des entreprises, mais également leur capacité à honorer leurs contrats.

Une réalité économique préoccupante

Le Québec enregistrait 127 000 postes vacants au troisième trimestre de 2024, alors que le taux de chômage s’élevait à 5,4 %. De plus, 62 000 permis pour des travailleurs étrangers temporaires avaient été délivrés en 2023 pour soutenir plus de 17 000 employeurs.

« Avec l’imposition de la loi 25, de la loi 42, de la loi 96 et la menace de tarifs qui plane, est-ce qu’on peut laisser les entreprises respirer un peu ? » s’interroge Nancy Dubé, directrice générale de la CCKL et coprésidente de l’ACCCA. Elle rappelle que les employeurs québécois investissent massivement pour attirer ces travailleurs, et que restreindre leur accès au marché du travail entraînerait des pertes importantes.

Une solution nécessaire

En plus de la rareté des travailleurs qualifiés dans certains secteurs, le Québec devra composer avec un million de départs à la retraite d’ici 2031. Dans ce contexte, les chambres de commerce estiment que les entreprises ne peuvent se permettre une réduction du nombre de TET.

« On ne peut pas tenir deux discours contradictoires, insiste Mme Proulx. D’un côté, on dit aux entreprises d’augmenter leur productivité, et de l’autre, on leur demande de réduire le nombre de travailleurs étrangers. C’est économiquement intenable. »

Les trois organisations demandent donc aux gouvernements provincial et fédéral d’agir rapidement en instaurant un moratoire sur les restrictions imposées au PTET, afin de préserver l’économie régionale, et de permettre aux entreprises de continuer à croître malgré les défis actuels.