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Maisons Canada : Bernard Généreux dénonce un gaspillage bureaucratique

Bernard Généreux. Photo : Archives Le Placoteux

Le député conservateur de Côte-du-Sud–Rivière-du-Loup–Kataskomiq–Témiscouata, Bernard Généreux, dénonce le nouveau programme Maisons Canada annoncé récemment par le premier ministre du Canada Mark Carney. Selon lui, la création de cet organisme fédéral doté d’une enveloppe de 13 milliards $ pour superviser la construction de 4000 logements est « un autre exemple de bureaucratie libérale qui coûte très cher sans régler la crise ».

 « Treize milliards de dollars pour seulement 4000 logements, c’est 3,25 millions par unité. C’est tout simplement aberrant ! Pendant que les mises en chantier chutent de façon dramatique partout au pays, les libéraux créent une nouvelle administration au lieu d’accélérer la construction », dénonce-t-il au Placoteux.

Plus de paperasse

Le député estime également que cette nouvelle structure ne contribuera en rien à aider les familles à devenir propriétaires. « Ce n’est pas avec plus de paperasse et plus de structures qu’on va aider les familles du Québec et du Canada. Les Canadiens n’ont pas besoin d’un nouvel organisme dirigé par des gens qui ont déjà échoué. Ils ont besoin d’un gouvernement qui enlève les obstacles », insiste-t-il.

La sortie de Bernard Généreux fait d’ailleurs écho à celle de son chef, Pierre Poilievre, qui a également dénoncé la situation. « C’est la bureaucratie qui bloque la construction. La solution de M. Carney, c’est d’ajouter une autre bureaucratie qui va bloquer la construction de logements. »

La réponse du gouvernement

De son côté, Mark Carney défend son projet en affirmant que Maisons Canada permettra de transformer la manière dont l’État collabore avec le secteur privé. L’agence doit développer des terrains, acheter des matériaux, financer des projets, et offrir son expertise. Elle reprendra aussi la Société immobilière du Canada, ce qui lui donnera accès à un portefeuille de 88 propriétés fédérales recensées dans la Banque de terrains publics.

Ottawa promet ainsi de fournir des terrains, d’accélérer les approbations, et de soutenir les constructeurs afin de bâtir plus rapidement. Le premier ministre croit que Maisons Canada misera sur « les technologies, la main-d’œuvre et les ressources canadiennes [pour construire] de façon durable et à grande échelle ». La première mise en chantier est prévue pour l’an prochain.

Le Canada traverse une véritable crise du logement

Le Canada fait actuellement face à un important déficit de logements. Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), il fallait en 2022 construire environ 3,5 millions de logements supplémentaires d’ici 2030, en plus des 2,3 millions qui étaient déjà prévus afin de rétablir l’abordabilité des logements au Canada.

D’autres analyses estiment que le pays accusait déjà un manque de 690 000 à 1,2 million de logements avant le récent boom démographique. Ainsi, avec l’arrivée de centaines de milliers de nouveaux résidents chaque année, la pression sur le marché s’intensifie. Et si la cadence de construction ne s’accélère pas, le déficit continuera de s’aggraver au cours des prochaines années.

Les causes de cette pénurie sont multiples : des processus d’approbation et de zonage trop lents, des coûts de construction en hausse (matériaux et main-d’œuvre), une pénurie d’ouvriers qualifiés. S’y ajoutent la spéculation immobilière, la conversion de logements en locations de courte durée, et les taux d’intérêt élevés qui freinent les nouveaux projets. De plus, une croissance rapide de la population, stimulée par l’immigration, provoque une rapide augmentation de la demande sur l’offre. Ensemble, ces facteurs expliquent pourquoi l’offre reste insuffisante malgré les investissements publics annoncés.

Croissance de la population

Entre 2020 et 2025, la population canadienne est passée de 38,0 millions à 41,65 millions d’habitants, soit une croissance de 3,65 millions de personnes (+9,6 %). Or, on estime qu’environ quatre millions de nouveaux arrivants (permanents et non permanents) se sont installés au pays durant cette période. Cela signifie que l’immigration a plus que couvert la croissance démographique nette, représentant près de 110 % de la hausse. Autrement dit, sans cet apport, la population canadienne aurait probablement diminué, en raison du vieillissement de la population et du faible taux de natalité.