La demande pour les paniers de Noël chez Moisson Kamouraska a déjà atteint approximativement la même proportion que l’an dernier, signe clair que les besoins sont encore criants.
« Il y a encore des demandes, ce qui fait qu’honnêtement, on court un peu », affirme la directrice générale Mireille Lizotte. La structure des paniers a peu changé : produits de base, d’hygiène — incluant des brosses à dents —, quelques gâteries du temps des Fêtes, et une attention portée à l’équilibre des denrées.
Moisson Kamouraska achète aussi des produits frais grâce aux dons de la population et à l’aide des municipalités, question de rendre l’aide alimentaire uniforme d’une famille à l’autre. Fruits, légumes, viande et produits protéinés complètent ainsi les paniers financés par des collectes locales et des dons personnels.
Mireille Lizotte insiste sur l’importance de répondre aux demandes, même tardives. « Je trouve ça très dur de refuser un panier. Noël, c’est pour tout le monde », dit-elle. Plusieurs familles veulent offrir un cadeau ou une petite douceur à leurs enfants, souvent sans en avoir les moyens. « Les temps sont durs, mais les gens restent généreux. Ils veulent montrer que la magie de Noël existe encore. »
Aide alimentaire
Il n’y a pas que les paniers de Noël qui sont sollicités. L’aide alimentaire répond aussi à une réalité sociale changeante. Ainsi, de plus en plus de travailleurs à faible revenu doivent se tourner vers Moisson Kamouraska. Selon les statistiques de l’organisme, 34 % des demandeurs d’aide ont déjà un emploi.
« Il y a aussi les nouveaux arrivants, souvent sans réseau ni sécurité financière. En fait, on ne peut pas associer un profil type à ceux qui demandent de l’aide. C’est très diversifié. Ce sont des travailleurs, des familles, des gens qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts », note-t-elle, précisant qu’avec le prix élevé de plusieurs produits à l’épicerie, de plus en plus de personnes vivent d’un chèque de paye à l’autre.
Contrairement à ce que l’on serait porté à croire, le tabou entourant les banques alimentaires n’a pas complètement disparu. « Nous mettons beaucoup d’énergie à tenter de démocratiser la chose depuis plusieurs années. Une banque alimentaire, c’est un peu comme un hôpital. Lorsqu’on attend trop avant de consulter, il est souvent trop tard. Lorsque les gens qui en auraient besoin hésitent avant de faire appel au dépannage alimentaire, leurs problèmes s’amplifient, leurs dettes augmentent, les problèmes de santé suivent souvent, et ça devient de plus en plus difficile de remonter la pente. Encore beaucoup de gens n’osent pas demander de l’aide, même s’ils en auraient vraiment besoin », explique la directrice générale.
Population vieillissante
La pandémie de COVID a amené une clientèle supplémentaire chez Moisson Kamouraska. Certains s’en prévalent encore pour diverses raisons. Le vieillissement de la population, et le fait que davantage d’aînés restent à domicile plus longtemps sont un autre facteur. « Oui, les gens veulent rester chez eux le plus longtemps possible, mais encore faut-il qu’ils soient capables d’y vivre. Ça prend de la nourriture, des choses de base », dit Mme Lizotte.
Si vous avez besoin d’un panier de Noël et n’avez pas encore fait votre demande, il n’est pas trop tard, mais le temps presse. « Les gens nous téléphonent, puis on les rencontre afin qu’ils nous présentent une preuve de résidence dans l’une ou l’autre des municipalités du Kamouraska. Le revenu doit aussi correspondre à des barèmes fixés à l’avance. » Malgré une saison exigeante, Moisson Kamouraska fera tout pour offrir un Noël digne à chacun. « On veut que ça soit agréable pour tout le monde. C’est notre façon de contribuer à la magie des Fêtes. »
L’an passé, 452 paniers de Noël ont été distribués, avec un investissement en denrées de 106 395 $, et des revenus de 83 874 $ provenant de la campagne Du cœur au ventre.
