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Procès pour meurtre : L’appartement de la victime passé au peigne fin

Les quatre avocats principaux, les deux de la défense (à gauche) et les deux de la couronne (à droite) au Palais de justice de Rivière-du-Loup le 17 mars. Photo : Stéphanie Gendron

Le procès de Denis Picard, accusé du meurtre de Colette Émond de La Pocatière survenu en 2017, se poursuivait mercredi au Palais de justice de Rivière-du-Loup.

En avant-midi, le technicien spécialisé en scènes de crimes Philippe Martin a continué de présenter des photos aux 14 jurés sélectionnés pour déterminer le sort de l’accusé Denis Picard.

Il a été possible de voir sur les images que les genoux de Mme Émond étaient écorchés. On a aussi passé au peigne fin des éléments de son appartement : une carte d’affaires de la compagnie M. Pinceau pour des travaux de peinture de Denis Picard, un sac à main contenant des effets personnels, des pots de peinture dans le garde-robe de la chambre, le coffre de sécurité de la victime et son contenu, ainsi qu’un chandail de type coton ouaté gris accroché sur un support avec dans les poches des mouchoirs, un chapelet, des papiers de pastille et une clef rattachée à une ganse bleue. Il a été démontré que la clef permettait d’ouvrir la porte de l’appartement. On ignore pour le moment à qui appartient le chandail.

Une vue 3D de la scène a aussi été présentée aux membres du jury, permettant de voir l’extérieur et l’intérieur de l’appartement de Mme Émond sous toutes ses coutures. Le corps de la victime a été masqué d’un carré noir. Il a été possible de visualiser certains éléments, comme le fait que le corps de la victime était au sol près du lit de la chambre de Mme Émond, entre autres.

En contre-interrogatoire, l’avocat de la défense Me Félix-Antoine Doyon a relevé certains éléments, confirmés par M. Martin, dont le fait que la porte arrière était barrée, mais la porte avant débarrée, le fait aussi que deux petites lampes étaient allumées au salon, ainsi qu’une chandelle odorante. L’avocat a questionné le technicien sur le fait que celui-ci n’avait pas fait d’expertise sur les lavabos pour déterminer la présence de sang ou de produits, par exemple. Le témoin a indiqué qu’il ne l’avait pas fait, car une experte en biologie était en déplacement sur la scène de crime et que cette dernière allait s’y attarder. Cette experte sera entendue plus tard dans le procès.

Véhicule

Le technicien en identité judiciaire de Rimouski Yan-Marc St-Pierre a aussi été entendu. Son mandat a entre autres été de faire l’examen du véhicule de Picard et des parties du corps de ce dernier. Dans le cas du véhicule, il a utilisé sa lampe judiciaire, qui permet la recherche de sang ou de fibre, et a noté une réaction sur les couvre-sièges, qui ont été saisis. Il a aussi utilisé un produit pour rechercher la présence de sang, qui a réagi à certains endroits du véhicule, dont le volant.

Au niveau de Picard, il a noté une rougeur sur la cheville droite et quatre grafignes sur la fesse droite. Avec le produit permettant de déterminer la présence de sang, il a observé une réaction sur les mains, les poignets, les genoux et tibias avant, mais pas sur les mollets arrière. Des prélèvements ont été faits. En contre-interrogatoire, la défense a demandé si les organes génitaux avaient été examinés, le policier a indiqué qu’il n’avait rien noté au niveau visuel et qu’il n’y avait pas eu d’écouvillonnage.

La policière Marjorie Drapeau a aussi raconté son intervention lors de l’appel initial chez M. Picard et son déplacement à l’appartement de Mme Émond, où elle a constaté que la dame avait été victime d’une hémorragie sévère à la tête qui ne laissait pas de doute sur le fait qu’elle était décédée.