Une dizaine de professionnels travaillant au Cégep de La Pocatière était en grève le 30 mars dernier, devant l’entrée des étudiants de l’établissement d’enseignement collégial. Quatre autres journées similaires pourraient se tenir ultérieurement si les négociations continuent de traîner entre le Syndicat et la partie patronale.
Ils étaient dans les faits une vingtaine d’employés au total à faire grève le 30 mars, autant à La Pocatière qu’à Montmagny, d’indiquer la représentante du Syndicat du personnel professionnel du Cégep de La Pocatière et du Centre d’études collégiales de Montmagny Guylaine Lévesque, affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Les professionnels des cégeps correspondent notamment aux aides pédagogiques individuelles, aux conseillers en services adaptés, aux conseillers en information scolaire et professionnelle, aux analystes et même aux bibliothécaires.
« Comme tous les autres acteurs impliqués dans le cheminement scolaire des étudiants, nous avons à cœur leur santé et leur réussite. On est malheureusement trop souvent oublié dans le discours politique », a déclaré Guylaine Lévesque.
La convention collective des professionnels des cégeps est échue depuis un an et demi. Depuis, les négociations traînent, de l’avis de la représentante syndicale.
Les professionnels des cégeps souhaitent que la prochaine convention collective octroie une plus grande reconnaissance à ces emplois occupés majoritairement par des femmes. Les étudiants en seraient les principaux bénéficiaires, poursuit-elle.
« Ce n’est pas tant une question de salaire qu’une question de conditions de travail. Si elles étaient plus alléchantes, ça serait plus facile de recruter et de garder nos ressources professionnelles, surtout dans les cégeps en région. L’accompagnement qu’on offre aux étudiants s’en trouverait directement bonifié. »
Cette désertion des ressources, accentuée par une surcharge de travail, remonte à très longtemps et s’ajoute à différentes problématiques structurelles vécues au quotidien dans le fonctionnement interne des cégeps, affirme le Syndicat. Les solutions proposées à la table des négociations se buteraient malheureusement à une fin de non-recevoir auprès du Conseil du trésor depuis plus d’un an.
Le mandat de grève voté par les membres de la CSQ en février dernier offre la possibilité de cinq journées de débrayage. « On espère ne pas avoir à tous les utiliser (les jours de grève) », a déclaré Guylaine Lévesque.
Le Syndicat ne l’exclut tout de même pas si un déblocage ne s’opère à la table des négociations. Il espère néanmoins que l’usage de ce premier jour de grève un peu partout à travers les cégeps du Québec a été suffisant pour faire entendre au gouvernement Legault l’urgence d’agir en procédant à l’ajout de ressources supplémentaires pour mieux soutenir les professionnels des cégeps.