Rivière-Ouelle est une pépinière d’écrivains depuis plus d’un siècle. L’une des familles qui a le plus contribué à l’émergence de la littérature locale est celle de Joseph Dubé et d’Alice Lévesque.
Comme bien d’autres femmes de son époque, Alice Lévesque (1873-1948) enseigne dans une école primaire à Rivière-Ouelle avant de se marier en 1905 avec Joseph Dubé. Très tôt attirée vers le journalisme et la littérature, elle publie de courts textes dans diverses revues québécoises, dont Le Bien public, sous le pseudonyme de Solange et pour sa part dirige la page féminine du Nouvelliste de Trois Rivières. En 1943, elle fait paraître chez Fides ses Souvenirs d’enfance à Rivière-Ouelle. Son œuvre est appréciée puisqu’elle a un profond attachement aux valeurs familiales et traditionnelles rattachées à la vie rurale. Ses textes sont touchants et le journal L’Action catholique s’empresse en 1947 de les publier sous forme de chroniques.
Les enfants de Joseph Dubé et d’Alice Lévesque ont suivi les traces de leur mère. Après 26 ans comme journaliste pour différents quotidiens Raymond Dubé devient rédacteur en chef du journal Le Soleil en 1956. Natif également de Rivière-Ouelle, Rodolphe Dubé qui se fait connaître sous le pseudonyme de François Hertel devient père Jésuite et ne passe pas inaperçu en raison de son anticonformisme. Publiés en 1976, ses Souvenirs et impressions… relatent entre autres son passage au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et son enfance. Après son départ en France en 1949, Hertel passe une quarantaine d’années de sa vie à Paris où il dirige l’entreprise publicitaire La Diaspora française. Comme en témoignent certaines de ses œuvres comme le poème Hymne au Bas de Québec, le poète avait un grand attachement pour la région qui l’a vu naître. Aujourd’hui, la bibliothèque François-Hertel du Cégep La Pocatière rappelle la mémoire de ce poète philosophe, essayiste et mémorialiste québécois.