Recul d’un aboiteau à Saint-André : La restauration du marais se poursuit

Crédit photo : Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire.

Le recul d’un aboiteau érodé à Saint-André est complété, alors qu’une équipe de six techniciens du Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire travaille maintenant à restaurer un marais.

Saint-André-de-Kamouraska est le théâtre depuis l’automne dernier de travaux permettant de reculer un aboiteau sur des terres agricoles et de redonner de l’espace à un marais, tout en maintenant les activités agricoles. L’aboiteau était grandement détérioré par les grandes marées et devait être reconstruit ou reculé.

Différentes rencontres ont été tenues et des scénarios ont été proposés. Les propriétaires agricoles concernés ont accepté le recul de l’aboiteau et le comité ZIP est entré en scène pour la reconstitution d’un marais à l’endroit laissé vacant par l’ancien aboiteau.

Leur travail permettra de redonner cinq hectares d’habitats du poisson à l’estuaire, grâce au financement du Fonds de restauration côtière de Pêche et Océans Canada. On y retrouve plusieurs espèces de poissons à statut particulier dont l’éperlan arc-en-ciel, le bar rayé, l’anguille d’Amérique, l’alose savoureuse et l’esturgeon noir. Ce vaste marais est reconnu comme un milieu à très haut potentiel écologique. Il s’agit d’un lieu d’alimentation, de reproduction, de transition et de refuge pour plusieurs espèces.

Les techniciens doivent toutefois faire face à une problématique de taille, la propagation du roseau commun, une plante exotique qui nuit au marais. « En débutant les travaux, on a constaté qu’il y avait énormément de roseaux communs, particulièrement à l’ouest. La stratégie est de mettre en place des mesures pour limiter sa propagation et éviter qu’il ne se propage vers l’est », a indiqué François Truchon, agent de planification terrain et chargé de projet au Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire.

Différentes stratégies sont utilisées. Lors des travaux sur le recul de l’aboiteau, il a été possible d’extraire de façon mécanique par l’excavation des colonies de roseaux afin d’extraire les rhizomes qui sont dans le sol, pendant que la machinerie était sur place.

« Mais, ce n’est pas l’unique raison ayant motivé l’application de cette méthode à certains secteurs spécifiques. La principale raison était simplement que l’utilisation de machinerie lourde pour l’extraction mécanique, malgré sa grande efficacité, devient déraisonnable lorsque l’on considère la sensibilité de certains environnements, comme le haut marais, et que le coût est excessif quand on constate les immenses superficies colonisées. Nous avons donc réservé ce traitement à des colonies de moyennes tailles, mais dont l’excavation, en raison de leur position, présentait un avantage stratégique », a ajouté M. Truchon.

On tente aussi de limiter l’apport en lumière au roseau pour éviter sa propagation, en le fauchant, en y apposant des bâches pour freiner la colonie ou en plantant du saule, dont la hauteur fait écran pour bloquer la lumière.

Plantations

Les travaux d’envergure seront accompagnés d’une importante campagne de plantation d’essences végétales typiques de marais ou de prairies, dont 19 000 boutures de saules et 8 000 plants de différentes espèces maritimes tels que la spartine pectinée. Le marais pourrait prendre quelques années à se revitaliser, mais des améliorations seront rapidement visibles, particulièrement dans la partie est.