Arrivée de Canac : Raymond Pelletier réfléchit

Raymond Pelletier. Photo : Marc Larouche

Raymond Pelletier, propriétaire de la quincaillerie R. Pelletier de Saint-Pacôme depuis 30 ans, n’entrevoit pas l’avenir de son commerce avec beaucoup d’optimisme relativement à l’ouverture d’un Canac à Rivière-du-Loup. Il parle même de possible fermeture.

« Lorsqu’un géant arrive dans une région, souvent, ça tue les petits commerces. Chose certaine, dans notre domaine, c’est inquiétant et ça va certainement faire mal. L’économie ne se porte déjà pas tellement bien, et la distance entre Rivière-du-Loup et Saint-Pacôme n’est pas tellement grande, vous savez. Le consommateur va être content, parce qu’il n’aura plus besoin de faire la route jusqu’à Lévis pour aller au Canac. Mais je crains que l’arrivée du Canac à Rivière-du-Loup fasse en sorte que nous servions seulement de petit dépanneur pour les produits de base, et ce ne sera peut-être plus rentable », dit-il, avouant qu’il songe même à fermer le commerce qui a pignon sur rue dans le village de Saint-Pacôme depuis 1959.

 « Je songeais déjà depuis un moment à prendre ma retraite. J’ai 68 ans et je n’ai pas de relève. Ce qui s’en vient va peut-être me convaincre de passer à l’action, et de fermer le commerce si je ne trouve pas preneur », dit celui qui a déjà dû ajuster son offre antérieurement, lors de l’arrivée de commerces compétitifs de plus grande envergure.

 « À l’ouverture du Canadian Tire et du Home Hardware à La Pocatière, j’ai perdu beaucoup de clients, et j’ai abandonné plusieurs catégories d’articles, dont des petits appareils ménagers. Je suis un indépendant, et je suis approvisionné par Orgill Canada qui dessert des quincailleries dans 50 pays. C’est quand même très gros. Malgré cela, mes prix coûtants égalisent souvent les prix de vente de Canac. »

 Comme les autres quincailliers, l’homme mise sur le service personnalisé pour tirer son épingle du jeu. « Dans une grande surface, on achète, et ensuite on se débrouille. Alors que dans les plus petits commerces, c’est très différent. Les gens de la ville sont surpris quand ils viennent ici. On les accueille, et on leur donne des conseils. Mais comme je vous dis, en ce qui concerne l’avenir de mon commerce, je vais voir lorsque le Canac de Rivière-du-Loup ouvrira. »