Bas-Saint-Laurent : Un portrait plus clair de la problématique des plastiques agricoles

Photo : Évariste Feurtey.

La région détient maintenant des données claires et précises sur les déchets de plastiques agricoles et de tubulures acéricoles dans le Bas-Saint-Laurent. Le désir de tous est de mettre en place des solutions efficaces pour en disposer de meilleures façons que l’enfouissement.

Une étude importante a été menée dernièrement, concernant les déchets de pellicules d’enrubannage, les bâches ou toiles et les tubulures des érablières.

1500 entreprises ont été sondées et 400 ont répondu, ce qui permet d’obtenir des données valides.

Au niveau des déchets de plastique, la donnée récente est de 992 tonnes par année pour tout le Bas-Saint-Laurent, soit 27 % de plus que le portrait le plus récent estimé par Recyc-Québec. Le Kamouraska est la MRC qui en produit le plus.

Une augmentation est prévue dans les prochaines années. « 26,5 % des producteurs ont dit que ça allait être en augmentation et la majorité indique que ça va rester stable. On en conclut que ça va éventuellement augmenter », explique Julie Potvin, de JMP Consultants.

Les agriculteurs ont indiqué qu’ils utilisaient cette méthode d’enrubannage surtout parce que c’est plus simple et pratique et que cela garantit une meilleure qualité de fourrages.

Du côté acéricole, le Kamouraska produit très peu de déchets de tubulures, soit cinq tonnes par année comparativement à 164 tonnes au Témiscouata.

Manque d’uniformité

Globalement, les agriculteurs envoient les matières plastiques au site d’enfouissement, quelques-uns à l’écocentre. Il n’y a pas d’uniformité dans les MRC dans la façon de disposer des plastiques. Par exemple, dans les Basques, il y a une collecte porte-à-porte dédiée. Certains enfouissent à la ferme, ce qui n’est pas une pratique recommandée.

Les producteurs agricoles se sont montrés intéressés dans ce sondage à mettre les plastiques en vrac dans les conteneurs ou les stocker à la ferme pendant quelques mois. « Les agriculteurs sont prêts à effectuer plusieurs tâches simples pour faciliter la récupération des plastiques agricoles », constate Julie Potvin.

Le taux de récupération des matières par MRC est clairement variable, avec un taux élevé dans les Basques grâce au porte-à-porte, alors que dans l’ouest, le taux de récupération est de 2 % à peine.

« 90 % des plastiques sont principalement enfouis, mais 10 % sont recyclés en granules ou valorisés en énergie. On voit qu’il y a beaucoup de travail à faire dans le Bas-Saint-Laurent », a résumé Évariste Feurtey, coordonnateur chez Élyme Conseils et coordonnateur de la présente étude.

Prochaines étapes

Il ressort de cette étude quelques recommandations, comme l’idée d’une collecte sélective des plastiques agricoles séparée du recyclage. On propose aussi d’élargir le système de collecte porte-à-porte qui fonctionne bien dans les Basques.

Une étude comparative des différentes méthodes d’entreposage des fourrages sera aussi effectuée, tout comme la mise en place d’outils de sensibilisation pour les élus et les producteurs.

Mentionnons également que le 14 octobre dernier, le ministère de l’Environnement a annoncé le projet de règlement visant l’application de la responsabilité élargie des producteurs aux plastiques agricoles d’ici 2023. Cette nouvelle sera à considérer activement dans la région pour la prise de décisions et la mise en place de projets.

Portrait plastiques agricoles au Bas-Saint-Laurent.