La dégradation des installations du Camping du lac de l’Est à Mont-Carmel a fait couler beaucoup d’encre dans les dernières années, surtout lorsqu’elle obligea la fermeture du site l’an dernier. Le lac étant considéré une des « sept merveilles du Bas-Saint-Laurent », il est peu étonnant que cette annonce ait été suivie d’un tollé. La Municipalité vient d’annoncer un plan de relance « qui fait rêver », mais plusieurs détails restent encore à déterminer.
« Que voulez-vous sur les 50 prochaines années? Rêvons ensemble et mettons-le sur la table », aurait demandé Maryse Lizotte, directrice générale et greffière-trésorière de la Municipalité de Mont-Carmel, au comité de relance du camping. Au-delà de la mise à niveau des installations, plusieurs objectifs et aspirations ont été soulevés, mais ce qui enthousiasme le plus la Municipalité est le développement d’une « expérience touristique » quatre saisons.
Selon Maryse Lizotte et le maire de Mont-Carmel Pierre Saillant, l’offre d’hébergement de type « prêt à camper » est en demande depuis un certain temps. Depuis l’incendie de l’Auberge du lac de l’Est en 2018 et la fermeture de son camping l’été dernier, il n’y aurait aucun endroit à Mont-Carmel où les visiteurs peuvent « se reposer, manger, prendre un café, ou même aller à la toilette » lorsqu’ils sont de passage, se désole le maire. Il donne pour exemple les motoneigistes qui empruntent des chemins traversant la municipalité, mais qui ne peuvent pas s’y arrêter.
Dans le plan de relance, la Municipalité exprime également le désir d’assurer « un réseautage et un maillage entre les différents usages du territoire ». Maryse Lizotte explique qu’il s’agit de s’asseoir avec les gens qui utilisent le site pour y faire de la cueillette, de la chasse ou encore de la pêche, puis de se demander si « on travaille ensemble pour offrir une expérience client ». Selon elle, le territoire du lac de l’Est est un « immense terrain de jeu pour les amateurs de chasse, de pêche, de sports d’été, de sports d’hiver… c’est inexploité, et il y a matière à travailler avec des dizaines d’organisations pour faire connaître le secteur », dont la Municipalité aimerait consolider le statut de pôle touristique. La directrice générale n’était pas en mesure de dévoiler avec quelles entreprises et organisations Mont-Carmel envisage faire affaire.
Pierre Saillant et Maryse Lizotte soulignent également la présence de résidents permanents sur le territoire, qui ne peuvent actuellement pas jouir de services de proximité. « Lorsque le camping était ouvert, il y avait un petit dépanneur qui pouvait être utilisé par tous les résidents et les campeurs. Il y avait aussi de la vente d’alcool et un casse-croûte », énumère cette dernière, qui veut réinstaurer ces services dans le cadre de la relance.
Traitement des eaux usées
Tous ces projets d’hébergement, de services et d’offres touristiques ont un potentiel de retombées économiques important pour la Municipalité, mais ils ne règlent pas son talon d’Achille : les installations désuètes du camping. Ce problème doit cependant être traité conjointement à la vision à long terme pour le lac de l’Est, puisque les conduites d’eaux usées appellent à être complètement remplacées.
« Avant de construire un réseau, il faut savoir combien de mètres cubes d’eau on va traiter. Si on apprend qu’on doit traiter plus de 100 mètres cubes d’eau, ça vient changer la donne du système qu’on devrait mettre en place, en termes de millions de dollars. Donc, tout camping qui veut faire un agrandissement, ou qui veut refaire son système, doit déterminer [ses besoins] sur 50 ans, et non pas sur dix ans », fait valoir la directrice générale.
Pour calculer ces besoins, il faut entre autres prendre en compte les blocs sanitaires, la restauration, et la planification d’une zone sans gel pour utilisation hivernale.
Échéanciers
Il reste encore de la paperasse à remplir avant que Mont-Carmel puisse dévoiler un prix hypothétique pour la relance, ses partenariats avec des investisseurs privés, et les échéanciers pour chaque étape. La Municipalité estime tout de même que le camping rouvrira ses portes pour l’été 2025, sans que le projet en tant que tel soit achevé. La plage, quant à elle, sera ouverte cet été.