Cégep de La Pocatière : Un contexte d’apprentissage unique attend les étudiants en éducation spécialisée

Derrière : Sarah Chouinard et Michèle Desrochers. Devant : Francis Ouellet et Jessie Caron. Photo : Maxime Paradis.

De futurs étudiants ayant déjà fait leur demande d’admission en Techniques d’éducation spécialisée au Cégep de La Pocatière s’apprêtent à vivre un contexte d’apprentissage unique au Québec et complètement renouvelé. Dès l’automne prochain, les étudiants de première année seront intégrés à une approche contemporaine d’enseignement à la fois démocratique, numérique, écoresponsable et internationale.

Cette orientation qui attend les élèves de première année dès la rentrée automnale s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche mené par une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal (UDM), en collaboration avec la direction des affaires internationales de la Fédération des cégeps. Seulement quatre Cégeps du Québec participent à cette initiative, dont trois d’entre eux se trouvent dans la région de Montréal, faisant de celui de La Pocatière le seul issu des régions.

Par la mise en place d’une communauté de pratique entre les différents établissements collégiaux participants — approche peu développée à ce niveau contrairement au milieu universitaire —, l’UDM désire évaluer l’impact d’un milieu d’apprentissage en relations internationales, communément appelé projet « MARI », chez des étudiants de niveau collégial. Selon Sarah Chouinard, conseillère pédagogique à la recherche au Cégep de La Pocatière, il existe peu de données sur la mise en place de projets MARI et leur impact dans le cheminement scolaire des étudiants au collégial, ce qui a incité le Cégep de La Pocatière à vouloir intégrer la démarche.

« On sait déjà qu’au niveau universitaire, les projets MARI sont générateurs d’excellents résultats auprès des étudiants. Souvent, ça permet de développer de manière très prononcée leur côté humain. Ça fait partie des éléments que désire valider l’UDM », mentionne-t-elle.

Éducation spécialisée

Un domaine déjà réputé par son approche humaine, éducation spécialisée, est le département qui a été ciblé à l’interne afin d’être porteur du projet. Par la même occasion, il a été jumelé avec l’École Nationale des Solidarités, de l’Encadrement et de l’Intervention Sociale (L’ENSEIS) de Haute-Savoie, en France, où une formation en éducation spécialisée est aussi enseignée, en plus d’un diplôme de moniteur-éducateur.

Pendant trois ans, le projet MARI ainsi développé promet, en quelque sorte, une petite révolution dans la façon dont l’enseignement sera offert aux étudiants d’éducation spécialisée qui intégreront le programme en première année, dès la prochaine session automnale. Suivant une approche de réciprocité avec leurs collègues de L’ENSEIS, la porteuse du projet au sein du département, Jessie Caron, ainsi que l’enseignant Francis Ouellet, souhaitent évaluer l’impact de l’échange interculturel sur le jugement clinique de leurs étudiants.

De nouvelles approches d’enseignement ou d’autres déjà en place, mais qui seront bonifiées, ont donc été ciblées pour y parvenir, nourries par les échanges survenus jusqu’à maintenant avec les formateurs de L’ENSEIS. Il est prévu, entre autres, de favoriser les débats éthiques sur la profession d’éducateur spécialisé, d’accentuer des visites en milieu de travail et même d’expérimenter la vidéo 360 degrés afin d’augmenter le niveau de réalisme auprès des étudiants dans le cadre de leurs apprentissages. Tout cela doit évidemment se dérouler dans un contexte d’études où les échanges interculturels virtuels entre les étudiants français et québécois seront favorisés.

De l’avis de Michèle Desrochers, conseillère au développement international, la participation du Cégep de La Pocatière à ce programme de recherche apporte certes une belle notoriété à l’institution collégiale qu’elle représente, en plus de distinguer son programme en éducation spécialisée parmi tous ceux actuellement offerts au Québec, ce qui sera clairement un plus pour les étudiants qui y seront inscrits. Elle souligne également tous les bienfaits que les enseignants tireront de cette expérience sur le plan professionnel.

« Ce qui sera développé dans le cadre du projet MARI par les enseignants va certainement perdurer au-delà des trois années prévues. Appartenir à une communauté de pratique, c’est très enrichissant pour les enseignants de niveau universitaire, car ça leur permet de prendre part concrètement à des projets collectifs. C’est certain que ça le sera tout autant au collégial et que ça permettra à nos enseignants de voir leur enseignement futur bonifier par leur participation à ce projet de recherche », conclut-elle.